L'Argenteuil

Les Bons déjeuners chez les grands aussi

- EVELYNE BERGERON evelyne.bergeron@eap.on.ca —photo Evelyne Bergeron

Les déjeuners à 0,25 $ sont à l’essai auprès des adolescent­s de l’École polyvalent­e Lavigne.

Depuis la fin du mois d’octobre, un projetpilo­te est en place pour offrir le déjeuner aux élèves de l’école secondaire de Lachute, à raison de trois matins par semaine, du mardi au jeudi. Une simple pièce de 25 cents donne le droit à quatre aliments nutritifs pour bien commencer la journée, soit un fruit, un oeuf dur, un muffin et un verre de jus ou de lait.

Il y a longtemps que l’organisme Les Bons déjeuners d’Argenteuil souhaitait offrir les déjeuners à l’école secondaire. « Un élève qui avait faim au primaire a sans doute encore faim au secondaire », entendait-on de la part des administra­teurs. C’est une question de gros bon sens. Mais le financemen­t manquait pour mettre en oeuvre le projet.

En raison de sa cote de défavorisa­tion, la polyvalent­e reçoit, depuis l’an dernier, une aide financière gouverneme­ntale attribuée à des mesures d’aide alimentair­e. L’an dernier, une partie de la subvention a servi à offrir le déjeuner aux quelque 300 élèves qui participai­ent à des cours dirigés tôt le matin. Devant le succès de cette démarche, le direc- teur de l’école, Karim Adjailia, a décidé cette année d’élargir le projet à tous les élèves.

« Je n’ai pas le temps de manger le matin, reconnait Marie-Jeanne De Sève, élève de 2e secondaire. Je suis contente de pouvoir déjeuner à l’école. » L’objectif est de servir 300 déjeuners par semaine. Isabelle Mayer, technicien­ne en éducation spécialisé­e et responsabl­e du projet, est fière d’annoncer qu’en quelques semaines seulement, on a atteint la cible. Le mot s’est passé et les jeunes affluent par dizaines avec leur « caribou » à la main.

Pour le directeur Adjailia, il était important de conserver le même tarif qu’au primaire. Et le même principe s’applique : si un élève n’a pas l’argent nécessaire, on ne lui refusera pas le déjeuner. « On va lui donner le déjeuner sans problème, mais on va lui demander ce qu’il peut faire en retour pour son école », a indiqué M. Adjailia qui prône la responsabi­lisation des élèves.

Ce dernier vise aussi, à moyen terme, une augmentati­on du nombre de déjeuners servis chaque semaine ainsi qu’une implicatio­n importante des élèves dans le projet. Par exemple, au lieu d’acheter des muffins déjà préparés, des élèves pourraient les cuisiner. « Ça pourrait devenir comme une petite entreprise », a lancé le directeur. « Les meilleurs muffins sont ceux aux bleuets, mais il faut arriver tôt pour être certaine d’en avoir », a affirmé Clarisse Leclerc, élève de 1re secondaire.

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