Les Bons déjeuners chez les grands aussi
Les déjeuners à 0,25 $ sont à l’essai auprès des adolescents de l’École polyvalente Lavigne.
Depuis la fin du mois d’octobre, un projetpilote est en place pour offrir le déjeuner aux élèves de l’école secondaire de Lachute, à raison de trois matins par semaine, du mardi au jeudi. Une simple pièce de 25 cents donne le droit à quatre aliments nutritifs pour bien commencer la journée, soit un fruit, un oeuf dur, un muffin et un verre de jus ou de lait.
Il y a longtemps que l’organisme Les Bons déjeuners d’Argenteuil souhaitait offrir les déjeuners à l’école secondaire. « Un élève qui avait faim au primaire a sans doute encore faim au secondaire », entendait-on de la part des administrateurs. C’est une question de gros bon sens. Mais le financement manquait pour mettre en oeuvre le projet.
En raison de sa cote de défavorisation, la polyvalente reçoit, depuis l’an dernier, une aide financière gouvernementale attribuée à des mesures d’aide alimentaire. L’an dernier, une partie de la subvention a servi à offrir le déjeuner aux quelque 300 élèves qui participaient à des cours dirigés tôt le matin. Devant le succès de cette démarche, le direc- teur de l’école, Karim Adjailia, a décidé cette année d’élargir le projet à tous les élèves.
« Je n’ai pas le temps de manger le matin, reconnait Marie-Jeanne De Sève, élève de 2e secondaire. Je suis contente de pouvoir déjeuner à l’école. » L’objectif est de servir 300 déjeuners par semaine. Isabelle Mayer, technicienne en éducation spécialisée et responsable du projet, est fière d’annoncer qu’en quelques semaines seulement, on a atteint la cible. Le mot s’est passé et les jeunes affluent par dizaines avec leur « caribou » à la main.
Pour le directeur Adjailia, il était important de conserver le même tarif qu’au primaire. Et le même principe s’applique : si un élève n’a pas l’argent nécessaire, on ne lui refusera pas le déjeuner. « On va lui donner le déjeuner sans problème, mais on va lui demander ce qu’il peut faire en retour pour son école », a indiqué M. Adjailia qui prône la responsabilisation des élèves.
Ce dernier vise aussi, à moyen terme, une augmentation du nombre de déjeuners servis chaque semaine ainsi qu’une implication importante des élèves dans le projet. Par exemple, au lieu d’acheter des muffins déjà préparés, des élèves pourraient les cuisiner. « Ça pourrait devenir comme une petite entreprise », a lancé le directeur. « Les meilleurs muffins sont ceux aux bleuets, mais il faut arriver tôt pour être certaine d’en avoir », a affirmé Clarisse Leclerc, élève de 1re secondaire.