L'Argenteuil

Des nouvelles de la biche May

- EVELYNE BERGERON evelyne.bergeron@eap.on.ca

May, la biche la plus populaire au Québec et ailleurs, file le parfait bonheur auprès de sa famille adoptive à Wentworth-Nord.

Il y a un an, par contre, sa vie avait été quelque peu perturbée. Le 28 novembre 2016, Brigitte Thomas recevait un appel du Service de protection de la faune du Québec (SPF) qui lui apprenait que des agents étaient en direction de son domicile afin de saisir la biche qu’elle et son mari, Yves Martel, avaient apprivoisé­e près de cinq auparavant, alors qu’elle était âgée d’à peine quelques jours.

Très rapidement, l’histoire a fait boule de neige dans les médias et sur les médias sociaux. Des gens de partout dans le monde ont envoyé des messages d’appui au couple accablé. Certains ont lancé des pétitions. Denis Lévesque de TVA et le réseau anglophone CTV se sont intéressés à l’histoire. Le député d’Argenteuil, Yves St-Denis, a pris le dossier en mains. Bref, toutes ces actions ont fait en sorte que quatre jours plus tard, le 2 décembre 2016, l’animal était de retour à la maison.

Rapidement, le SPF a étudié le dossier. La dimension de l’enclos (quatre acres), la qualité des installati­ons et l’âge de May (4 ans et demi en captivité) ont été, selon Mme Thomas, les raisons pour lesquelles les autorités ont accordé un permis au couple Thomas-Martel. Ce permis lui permet désormais de dormir sur ses deux oreilles : May peut rester à la maison toute sa vie, laquelle peut encore durer 10 à 15 ans.

Nous voilà donc un an plus tard. La poussière a eu le temps de retomber. Tant le couple que l’animal ont pu recouvrer leur vie normale. Mais ça n’a pas été de tout repos.

« Ça a pris cinq mois et demi avant que May redevienne comme avant », a soutenu Brigitte Thomas. Elle explique que le cerf de Virginie est un animal très nerveux et, par conséquent, est sujet à développer des maladies physiologi­ques lorsqu’il vit un grand choc. Selon un vétérinair­e, May a subi un choc post-traumatiqu­e. Pendant au moins deux mois, elle ne faisait que boire et dormir. Elle ne voulait plus sortir de la maison. Elle refusait de manger sa moulée. Elle était visiblemen­t déprimée.

Un an plus tard

« Nous étions très inquiets, se souvient Mme Thomas. Ça a été un hiver difficile. »

Aujourd’hui, May est en pleine forme. Brigitte Thomas et Yves Martel sont rassurés. Ils ont des projets pour May, dont celui d’agrandir son enclos. Ils ne gardent pas rancune au Service de protection de la faune du Québec, avec lequel ils ont aujourd’hui de bonnes relations.

Au cours de la dernière année, le couple a reçu une foule de messages d’appui de partout dans le monde. Notamment, une Française, inconnue du couple, avait lancé une pétition sur le site mesopinion­s.com (sous le nom de Mya plutôt que May). Celle-ci, avant d’être classée dans les « victoires », a récolté 38 831 signatures et 8554 commentair­es.

« On ne s’attendait pas à recevoir autant de réactions de la part des gens », a reconnu Brigitte Thomas. Celle-ci, un peu en guise de reconnaiss­ance pour les personnes touchées par cette histoire, continue d’alimenter la page Facebook « Sauvons May », que suivent plus de 12 000 personnes, en y ajoutant des

vidéos et des photos.

En plus des messages d’encouragem­ent et d’appui, le couple se fait aussi approcher pour des conseils. « Comment puis-je faire pour adopter un animal sauvage ? », voilà le genre de questions qu’on lui pose. À cela, la réponse de Brigitte Thomas est catégoriqu­e : « Adressez-vous au Service de protection de la faune. »

Bien qu’elle se dise privilégié­e de vivre cette expérience unique d’avoir un cerf de Virginie comme animal

de compagnie, Mme Thomas n’encourage pas nécessaire­ment les gens à apprivoise­r des animaux sauvages. « C’est du cas par cas, a-t-elle indiqué. Ce n’est pas parce que nous pouvons avoir May que n’importe qui peut avoir un cerf. »

La dimension de l’enclos, la qualité des installati­ons et l’âge de May ont été, selon Mme Thomas, les raisons pour lesquelles les autorités ont accordé un permis au couple Thomas-Martel.

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—photo fournie par Brigitte Thomas May est bien affectueus­e avec sa maîtresse, Brigitte Thomas.
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—photo fournie par Brigitte Thomas May peut maintenant dormir tranquille. Son avenir est assuré auprès de sa famille adoptive.

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