RELATIONS TENDUES AVEC DES MANIFESTANTS
Des citoyens de la circonscription d’Argenteuil se sont vus refuser l’accès au bureau du député Yves St-Denis.
Ce sont trois représentants des comités aviseur et Agir pour enfouir! qui se sont déplacés à Lachute, le jeudi 30 novembre dernier, dans le but de présenter une lettre à leur député. Dans cette lettre, ils réclament son appui dans le dossier de la nouvelle ligne à haute tension qui passera notamment sur les montagnes de Saint-Adolphed’Howard, et pour laquelle Hydro-Québec a finalement obtenu le feu vert à la fin du mois d’août dernier.
Un des citoyens présents avait en main une caméra vidéo. « Vous pouvez entrer, mais pas votre caméra », entend-on sur la vidéo que le comité a diffusée sur la page Facebook @projethydro. Or, le groupe a refusé d’éteindre la caméra. C’est donc sur le pas de la porte que l’attachée politique du député, Mélanie Cayer, a discuté avec le groupe de citoyens de Saint-Adolphed’Howard, qui a laissé tourner sa caméra tout au long de l’échange.
« Cette attitude est inadmissible. Nous étions très polis, cette façon de faire est inacceptable de la part d’un élu », a déclaré Georges Jardon, un des citoyens présents.
De son côté, le député St-Denis déplore les agissements du comité aviseur, et ce non seulement lors de ce récent incident. Il reproche les façons de faire et d’agir du comité aviseur depuis leur première rencontre.
« Ils ont déjà voulu m’enregistrer à mon insu, a-t-il donné comme exemple. Ce n’est pas ma façon de travailler et je refuse de rencontrer de nouveau ce comité », a affirmé le député, qui a précisé ne pas recon-
naître la légitimité du comité aviseur. M. St-Denis soutient avoir très bien accompli son travail de député dans ce dossier et qu’il a toujours eu de bonnes relations avec l’ancienne mairesse, Lisette Lapointe. Il prétend d’ailleurs que ses représentations auprès d’Hydro-Québec ont permis bon nombre d’améliorations au projet d’HydroQuébec afin de diminuer l’impact visuel de la nouvelle ligne.
Malgré la porte entrouverte, les représentants des comités citoyens ont tout de même pu remettre leur lettre adressée au député. « Nous d porter plainte contre Hydro-Québec qui détruit actuellement, à coup de coupes à blanc sur des sommets de montagnes et des versants exposés de collines, notre ressource paysagère et cela, avec l’aval du ministère de l’Environnement. La MRC des Pays-d’en-Haut a demandé une suspension du déboisement et la tenue d’une rencontre d’urgence avec monsieur Couillard, mais le saccage se poursuit. Nous comptons sur vous pour
que vous agissiez comme un député se doit, c’est-à-dire pour que vous représentiez vos concitoyens de Saint-Adolphe auprès de M. Couillard, et que la volonté de vos concitoyens et des élus de la région soit entendue », peut-on lire dans cette lettre.
Interrogé on job de député, je l’ai fait ! », a-t-il lanc , visiblement irrité par les prétentions contraires du comité aviseur.
Ce que demandent les citoyens de SaintAdolphe-d’Howard, c’est l’enfouissement partiel de la ligne dans leur municipalité, sur une distance de 10 km, dans des routes et des chemins existants. Au cours des dernières semaines, des gestes de manifestation et de sensibilisation ont été menés, dont le blocage à un chantier de déboisement aux employés d’Hydro-Québec.
L’annonce récente du premier ministre Philippe Couillard d’accorder l’enfouissement sur 18 kilomètres d’un autre projet en Estrie, en faisant valoir qu’il écoutait la population et suivait le consensus régional, n’a rien fait pour calmer les ardeurs des citoyens. Le député St-Denis rapporte que ce sont deux dossiers complètement différents. « Le projet en Estrie est pour un client américain et ce ne sont pas les Québécois qui vont payer pour l’enfouissement », a-t-il exposé.
« Cette attitude est inadmissible. Nous étions très polis, cette façon de faire est inacceptable de la part d’un élu » Yves St-Denis martèle que le dossier est clos. « Mon job de député, je l’ai fait ! »