IMBROGLIO à Brownsburg-Chatham
Le contrat du directeur général de Brownsburg-Chatham ne sera pas renouvelé. La mairesse soutient qu’il devrait partir tout de suite. Lui affirme vouloir terminer son mandat.
Selon toute vraisemblance, le directeur général de la Ville de Brownsburg-Chatham restera en poste jusqu’au 30 mars 2018.
Le mardi 9 janvier, lors de sa séance ordinaire, le conseil municipal a adopté une résolutionselon laquelle le contrat de travail du directeur général, René Tousignant, ne sera pas renouvelé à son échéance le 30 mars 2018. Relativement à cette résolution, la mairesse Catherine Trickey soutient s’être entendue avec M. Tousignant pour résilier son contrat à compter du vendredi 12 janvier. Quant à René Tousignant, il soutient ne jamais avoir demandé de terminer son mandat avant l’échéance.
« Normalement, quand un employeur décide de mettre fin au contrat d’un employé, la fin d’emploi doit se faire le plus rapidement possible », a soutenu Mme Trickey lors d’un entretien téléphonique. C’est dans ce but qu’elle avait convoqué le conseil municipal pour une séance extraordinaire le mardi 16 janvier.
Or, si la résolution de mettre fin au contrat du directeur général en date du 12 janvier 2018 a été proposée par le conseiller Antoine Laurin, personne ne l’a l’appuyé. Le conseiller Stephen Rowland a alors pris la parole pour indiquer qu’il détenait deux versions contradictoires des faits. Il a donc demandé à ce que le conseil municipal puisse entendre la version de M. Tousignant, qui était présent dans la salle.
« Jamais madame Catherine Trickey ne m’a dit : ‘Vous terminez vendredi’. Ça sort d’où ça ? Il y a un agenda caché quelque part », a lancé M. Tousignant au micro.
La mairesse est alors visiblement tombée des nues. Elle a soutenu d’une part avoir reçu l’accord de M. Tousignant de mettre fin à son contrat en date du 12 janvier 2018. Puis, a-t-elle ajouté, tous les conseillers avaient été informés par courriel, avant la séance extraordinaire, du contenu de la proposition de résolution et aucun d’entre eux ne s’était manifesté avant
la tenue de la rencontre.
C’est donc en séance publique que certains conseillers ont pris la parole pour rabrouer la mairesse. Mensonges, confusion, perte de confiance ont été des termes utilisés.
Au terme de cette séance extraordinaire, aucune résolution n’a été prise. Ainsi, tel qu’il en a été décidé le 9 janvier, le contrat du directeur général ne sera pas renouvelé après son échéance et celui-ci restera en poste jusqu’au 30 mars 2018.
« Normalement, quand un employeur décide de mettre fin au contrat d’un employé, la fin d’emploi doit se faire le plus rapidement possible » - Catherine Trickey
L’un demande à rester. L’autre voudrait qu’il soit déjà parti.
À la lumière des deux dernières séances du conseil municipal de Brownsburg-Chatham, il n’est pas nécessairement facile de voir clair dans le dossier de fin de contrat du directeur général, René Tousignant. Même la mairesse Catherine Trickey semble avoir du mal à suivre.
D’abord, elle affirme que c’est le directeur général lui-même qui a fait inscrire le sujet à l’ordre du jour de la séance régulière du mois de janvier. Ce dernier affirme avoir remis une lettre au conseil municipal en novembre, après l’élection, signifiant qu’il était prêt à poursuivre son mandat une année supplémentaire afin d’assurer une meilleure transition.
Lors d’une entrevue téléphonique, la mairesse Catherine Trickey a déclaré que la première décision du conseil municipal était d’accepter l’offre de M. Tousignant et de prolonger son contrat d’une année. C’est du moins ce qui est ressorti, selon elle, de la rencontre du comité plénier du jeudi 4 janvier en préparation à la séance du mardi suivant. Les conseillères Kathy Wilson et Sylvie Décosse étaient absentes lors de cette
rencontre.
« Je ne sais pas ce qui s’est passé durant la fin de semaine, mais le vent a changé de bord », a indiqué Mme Trickey. Certains
conseillers auraient alors changé leur fusil d’épaule et demandé à ce que le contrat du directeur général ne soit pas renouvelé.
Il y a donc eu une nouvelle discussion à ce sujet lors du caucus du mardi 9 janvier, auquel étaient cette fois absents les conseillers André junior Florestal et Kévin Maurice. À huis clos, le conseil municipal aurait alors convenu de ne pas renouveler le contrat de M. Tousignant.
Mme Trickey affirme alors être sortie à l’extérieur en compagnie du directeur général afin de lui faire part de la situation. « Je voulais l’informer. Je ne voulais pas qu’il l’apprenne en pleine séance », a-t-elle exprimé.
C’est lors de cette courte rencontre qu’elle aurait proposé à M. Tousignant de mettre fin à son contrat le vendredi 12 janvier. Elle lui aurait aussi assuré que tous les calculs seraient dûment effectués afin qu’il reçoive une compensation convenable.
La confusion s’installe à ce moment. Alors que la mairesse estime avoir reçu l’aval de M. Tousignant au terme de cette discussion, ce dernier affirme ne jamais avoir convenu de terminer son mandat avant son échéance.
« C’est un dossier qu’elle a piloté ellemême, a-t-il déclaré lors d’un entretien téléphonique. Je préfère aller jusqu’au bout de mon mandat. J’ai certains dossiers que j’aimerais mettre sur les rails et d’autres à terminer », a-t-il ajouté.
Mme Trickey ne cache pas qu’elle aurait préféré ne pas renouveler le contrat du directeur général en novembre 2016. Malgré leurs dissidences, elle affirme avoir toujours eu une relation cordiale avec M. Tousignant. « Je suis capable de travailler avec lui », at-elle assuré.
Elle précise toutefois que, selon les avocats, une fois la décision prise de ne pas renouveler un contrat, il est préférable de mettre fin à l’emploi le plus rapidement possible. C’est ainsi qu’elle aurait invité M. Tousignant à quitter son poste au cours de la même semaine.
Croyant s’être entendue avec le directeur général, la mairesse a convoqué une séance extraordinaire le mardi 16 janvier pour officialiser la fin d’emploi le 12 janvier. Elle soutient que les conseillers ont reçu par courriel tous les documents nécessaires avant la fin de semaine. Aucun d’entre eux ne s’étant manifesté avant la séance extraordinaire, dans un sens ou dans l’autre. Elle a donc estimé qu’ils étaient d’accord.
Ainsi, c’est avec surprise qu’elle a constaté qu’aucun membre du conseil municipal n’appuyait la proposition lors de la séance publique. « Ç’aurait été bon que je le sache avant », a-t-elle déclaré en cours de séance.
Devant cet imbroglio, Catherine Trickey reconnait qu’elle ne serait pas surprise de voir un autre revirement de situation d’ici là.
« Je préfère aller jusqu’au bout de mon mandat. J’ai certains dossiers que j’aimerais mettre sur les rails et d’autres à terminer » - René Tousignant