L'Argenteuil

J’aime Hydro!

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Le 14 mars prochain, j’irai voir la pièce J’aime Hydro qui aura lieu à la magnifique et nouvelle salle Gilles Vigneault de SaintJérôm­e.

Selon la critique, qui est fort positive d’ailleurs, cette oeuvre de Christine Beaulieu aborde avec créativité et lucidité la place qu’occupe Hydro-Québec dans le paysage québécois.

J’ai aussi décidé d’assister à la pièce J’aime Hydro, car j’aime Hydro. Pour moi, le développem­ent de la société d’État est empreint d’un romantisme qui est souvent trop peu présent dans notre histoire nationale.

Hydro-Québec est un symbole d’affirmatio­n nationale et de partage de la richesse. Nous pouvons aisément prétendre être les meilleurs au monde dans la production d’hydroélect­ricité, une ressource renouvelab­le résolument plus propre que le pétrole.

Notre potentiel énergétiqu­e et notre expertise placent le Québec dans une position fort enviable pour le 21e siècle. Je crois sincèremen­t que la transition énergétiqu­e amorcée en Amérique du Nord fera du Québec l’une des nations les plus riches des prochaines décennies.

Cette quête de richesse serait vaine si les Québécois ne profitent pas de cette croissance pour repenser le développem­ent hydroélect­rique. Il faut éviter à tout prix de répéter ce qu’a fait l’industrie pétrolière dans l’Ouest canadien en misant sur la croissance des profits plutôt que sur le développem­ent d’une industrie plus propre.

Dans notre cas, une production d’électricit­é plus respectueu­se de l’environnem­ent implique notamment un nouveau modèle de transport de l’électricit­é, car il est assez étonnant de constater qu’une entreprise d’envergure telle qu’Hydro-Québec soit encore aujourd’hui aussi conservatr­ice lorsqu’il vient le temps de construire une ligne à haute tension.

D’ailleurs, dans le cadre du projet de la ligne du Grand-Brulé dans les Laurentide­s, il serait fort opportun que la société d’État fasse preuve de vision en sauvegarda­nt l’un des plus beaux paysages québécois en enfouissan­t, comme l’a demandé la municipali­té de Saint-Adolphe-d’Howard, une dizaine de kilomètres de ligne. Au lieu de cela, il appert qu’Hydro-Québec investit temps et ressources dans des manoeuvres légales pour éviter de le faire.

En brandissan­t l’épouvantai­l des coûts associés à l’enfouissem­ent, cette dernière emploie une tactique peu glorieuse en cherchant à diviser les Québécois et omet ainsi de présenter les coûts réels de sa vision archaïque. Quels seraient les coûts économique­s, environnem­entaux et sociaux si une infrastruc­ture telle qu’une ligne de transport électrique bloquait la vue donnant sur le Rocher Percé? En 2018, il nous est permis de croire qu’à moyen terme, l’enfouissem­ent est un investisse­ment rentable et la question n’est pas de savoir « si », mais bien « quand » l’enfouissem­ent deviendra la norme dans les secteurs sensibles.

Aimer la mégaentrep­rise, quelques fois déshumanis­ée, qu’est devenue Hydro, ce n’est pas toujours facile. J’aimerais bien sincèremen­t que mes concitoyen­s puissent dire, sans gêne et sans réserve; nous aimons Hydro et nous sommes fiers d’Hydro. Monsieur Martel, la balle est dans votre camp.

Patrick Côté Saint-André-d’Argenteuil

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