2 M$ POUR UN TRI
À LA FINE POINTE DE LA TECHNOLOGIE
Tricentris modernise les équipements de son centre de tri à Lachute avec un investissement de plus de deux millions.
Le président de l’organisme et maire de la Ville de Lachute, Carl Péloquin, a convoqué les médias locaux ainsi que des représentants municipaux à une visite des installations, le vendredi 20 avril dernier. Deux lecteurs optiques, d’une technologie identique à celle utilisée sur certains satellites, ont été installés sur la ligne des contenants. Ils permettront de diminuer considérablement le taux de contamination des ballots de papier mixte. Par contamination, on entend notamment d’autres types de matières comme le plastique, l’aluminium ou le métal.
« Il s’agit d’un investissement majeur L’entreprise Luxor Collection déménagera son usine de fabrication d’armoires de cuisine et de salle de bains à Lachute.
Actuellement établie à Saint-Jérôme, l’entreprise transfèrera ses opérations sur la rue Hamford à Lachute, dans le grand bâtiment au toit rouge qui abritait auparavant l’entreprise Husqvarna. L’achat du bâtiment, qui était vacant depuis plusieurs années, a été officialisé la semaine dernière.
Luxor Collection entend augmenter sa productivité de 40 %, d’où l’intérêt de s’installer dans une plus grande usine. Selon Normand Lapierre, président de l’entreprise, le bâtiment à Lachute répondait bien aux besoins d’expansion. Un qui nous aidera à produire un niveau de qualité encore jamais atteint », a déclaré le directeur général, Frédéric Potvin. L’organisme sans but lucratif souhaite ainsi retrouver la faveur des acheteurs en Chine, ce pays qui représente 90 % du marché international de la fibre recyclée. Depuis l’automne dernier, la Chine a cessé d’acheter les fibres (papier et carton) des pays étrangers.
Bien que la qualité déjà supérieure des fibres issues de Tricentris ait permis à l’organisme de tirer son épingle du jeu dans ce marché nouvellement très restreint, l’organisme s’est relevé les manches. « Un de nos administrateurs a souligné sagement qu’en période de crise, le plus grand danger est de ne rien faire. Le conseil d’administration a réagi promptement et aujourd’hui, cette décision prend déjà forme », a relaté M. Potvin.
Sur le plan technique, les nouveaux lecteurs optiques ont pour rôle de retirer le agrandissement de quelque 25 000 pieds carrés est aussi prévu.
Joint par téléphone, M. Lapierre a affirmé que ce développement se traduira assurément par de la création d’emplois. Il ne s’est toutefois pas avancé sur le nombre. Une chose est certaine, les 150 emplois actuels seront conservés et transférés. Davantage d’informations au sujet de ce déménagement d’entreprise devraient être transmises au cours des prochaines semaines.
Luxor Collection est une entreprise de fabrication d’armoires de cuisine haut de gamme. Ces produits sont distribués sur les marchés du Québec, de l’Ontario et de la côte Est des États-Unis, jusqu’en Floride. −Evelyne Bergeron plus de contaminants possibles de la ligne de fibre, que ce soit une bouteille d’eau, un sac de plastique ou un morceau de bois. Une caméra est programmée pour reconnaître les articles indésirables mélangés aux fibres. Une fois détecté, le contaminant est éjecté de la ligne par des buses d’air. Ces buses sont hautement sollicitées, sachant que 1700 contaminants passent à chaque minute sur les lignes de fibres. L’efficacité de ces lecteurs optiques, jumelé au travail minutieux des trieurs, feront en sorte que les ballots de fibres passeront d’un taux de contamination de 10 % à 3 %. « À Lachute, nous sommes réputés pour avoir les meilleurs trieurs au monde. Rien de moins, a témoigné Carl Péloquin. Les machines ont de la difficulté à égaler leur travail. » Ainsi, le président a assuré que cet important ajout technologique ne se traduira aucunement par des pertes d’emplois.
En plus d’avoir pour effet de séduire de nouveau le marché chinois, l’amélioration du tri permettra à Tricentris d’engranger de nouveaux profits grâce aux matières qui, plutôt que d’être des contaminants, deviendront des produits payants. Selon Michel Cadorette, directeur d’usine, ces nouvelles matières récupérées permettront de 400 000 $ à 500 000 $ de profits additionnels pour l’organisme.