L'Argenteuil

UNDER_SCORE : EN ROUTE VERS LE NOUVEAU-BRUNSWICK

- FRANÇOIS JOBIN frs.jobin@vl.videotron.ca

Ils sont quatre : Une infirmière, un représenta­nt des ventes, un chef de projet dans une société de jeux électroniq­ues et un opérateur d’encapsulat­ion (programmat­ion d’ordinateur). Quatre individus unis par une même passion : le rock. Ils s’appellent UNDER_SCORE.

La formation existe depuis 2018. A l’origine du goupe, il y avait Cathy, l’infirmière et Guy, le vendeur de pub. Ils se sont connus au secondaire et ont fait de la musique ensemble. Puis la vie étant ce qu’elle est, ils se sont perdus de vue; mariés puis divorcés chacun de son côté, ils se sont retrouvés, ont formé un couple et ont ressorti leurs instrument­s, lui sa basse, elle une somptueuse batterie. Désireux de former un groupe, ils ont eu recours aux petites annonces pour recruter un guitariste (Louis) et un chanteur (Dominic). Et c’est en explorant un clavier d’ordinateur qu’ils ont trouvé le nom Under_score qu’ils ont adopté à l’unanimité.

Ils ont donné leur premier show à la salle de la Légion de Lachute en 2019 après s’être vu refusé la scène du Top Shot … qui les acceptera plutôt deux fois qu’une en 2023 et 2024. C’est dire qu’en six ans, ils ont travaillé fort pour améliorer leur performanc­e. À l’heure actuelle, le groupe se produit entre près de dix fois par année et si la tendance se maintient, ce chiffre ira croissant.

En mai prochain, le groupe sera l’invité d’un festival au Nouveau-Brunswick. L’invitation a été lancée via l’émission de web radio qu’anime Guy et qui est diffusée en peu partout dans le monde si bien que les membres constatent non sans plaisir qu’ils sont plus connus à l’étranger que dans leur patelin. Leurs chansons tournent en France; d’ailleurs, Under_score participer­a en 2025 à L’Heure Québécoise, un festival de groupes québécois, dans la ville de Bitche (ça ne s’invente pas), dans la mère-patrie. En attendant, ils se produiront à St-Janvier le 20 avril prochain pour défrayer le voyage dans les Maritimes.

Le style de Under_score appartient à

la famille du rock, mais au contraire de ce que d’aucuns ont déjà écrit, ce n’est pas du métal. Pas de cris, pas de chants de gorge. Chacun des membres du groupe apporte son bagage qui va de Beau Dommage à Nirvana en passant par Pink Floyd, Mötley Crüe et Fleetwood Mac. En somme, Under_score est le digne héritier des années 80 et 90.

Au début de leur existence, Under_score réinterpré­tait les succès de groupes plus connus, ce qu’on appelle des covers. Aujourd’hui, la moitié des concerts du groupe se compose de pièces de son cru. Paradoxale­ment, ces chansons sont écrites en français, puis traduites en anglais. Tous participen­t à la création, mais il est entendu que Dominic le chanteur s’occupe davantage des paroles et Louis, le guitariste, de la musique. Mais chacun y met son grain de sel.

Écriront-ils un jour en français? « On y pense, dit Guy ». D’autant plus que c’est en français qu’il écrit parce qu’il avoue ne pas être bilingue. Dominic qui lui l’est, traduit les textes dont on peaufine ensuite les rimes en anglais. Un processus compliqué mais qui s’impose parce que les influences du groupe sont presque toutes anglophone­s comme celles du public d’ailleurs. On groove mieux en anglais qu’en français; c’est un préjugé comme l’ont abondammen­t démontré nombre de groupe québécois er hexagonaux, mais il est tenace.

Un mot encore sur les compositio­ns originales : elles doivent être porteuses de sens. Pour Under-score, une chanson, c’est un message, une communicat­ion que le groupe veut faire passer au public. À partir d’expérience­s personnell­es, on raconte des histoires qui peuvent avoir des échos chez certains auditeurs. Une bonne chanson c’est celle qui éveille l’intérêt de la personne qui l’écoute parce qu’elle lui correspond.

Un caractère d’Under_score qui vaut la peine d’être souligné : l’importance que chacun des membres accorde au groupe comme entité. Tous s’habillent de la même manière, toutes les décisions se prennent ensemble et aucun des individus n’a de préséance sur les autres. Il n›y a pas de chef. « On laisse notre égo dans la coulisse » dit Guy à quoi sa blonde renchérit : « Pas

question de se prendre la tête ». D’ailleurs, le premier CD d’Under_score s’intitule UNITED. Ce n’est pas un hasard.

Le groupe n’a pas d’attentes ce qui ne veut pas dire qu’il ne caresse pas d’ambition. Si aucun des musiciens comme le chantait Aznavour « ne se voyait déjà en haut de l’affiche », il n’en reste pas moins qu’ils veulent avancer, aller plus loin dans leur démarche. En vivre ? Pas sûr. Humilité ou…maturité ? Un peu des deux.

Les membres d’Under_score ne sont pas des ados. Ils ont tous la quarantain­e et l’un d’entre eux a même franchi le seuil du demi-siècle. S’ils ont conservé leur passion pour les musiques de leur jeunesse, ils sont devenus des adultes responsabl­es qui pont assez vécu pour ne pas se prendre au sérieux tout en faisant sérieuseme­nt ce qu’ils font. Ils avouent ne pas avoir d’autre attente que de continuer de jouer ensemble pour le plaisir.

Plaisir. C’est le mot qui revient le plus souvent dans la conversati­on lorsqu’on parle d’avenir. Louis ajoute même : « Dès le moment où je n’ai plus de plaisir à jouer, je m’en vais. » Les trois autres opinent. Le plaisir de faire de la musique, c’est le ciment qui unit le groupe. « On ne se demande même pas où ça s’en va, dit Dominic». «On profite du moment présent » ajoute Cathy. Une sorte de recette pour le bonheur.

 ?? ?? De gauche à droite : Guy Léonard, basse; Cathy Lavigne, percussion­s, Louis L’Abbée, guitare, Dominic Corbeil, voix. (François Jobin)
De gauche à droite : Guy Léonard, basse; Cathy Lavigne, percussion­s, Louis L’Abbée, guitare, Dominic Corbeil, voix. (François Jobin)

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