La Liberté

De la Vendée à Saint-Claude

En écrivant la suite de son premier roman, l’auteure, Marie-France Thiery-Bertaud, fait cheminer son héroïne des marais vendéens à Saint-Claude, au Manitoba. Et elle cherche l’aide des gens de La Montagne.

- Daniel BAHUAUD redaction@la-liberte.mb.ca

Nous sommes dans les marais de la Vendée, en France, dans les années 1920. Victime d’un inceste, une adolescent­e de 15 ans, Louise, quitte discrèteme­nt sa bourrine familiale, sorte de maison au toit de chaume, pour tenter de se faire une nouvelle vie en Charente, le départemen­t avoisinant, où le travail est plus abondant.

C’est ainsi que débute Les violons du marais, le premier roman de Marie-France Thiery-Bertaud, paru en France en novembre dernier. Or les pérégrinat­ions de Louise, et de Rose, sa fille nouvellené­e, ne se termineron­t pas en Charente. L’auteure vendéenne compte écrire deux autres tomes pour compléter son récit, qui conduira l’héroïne et sa fille à SaintClaud­e, au Manitoba.

« Les violons du marais a été bien accueilli, souligne Marie-France Thiery-Bertaud. Les lecteurs réclament une suite, ce qui rassure autant que ça plaît. Dans Les violons du marais, j’ai voulu faire découvrir aux lecteurs la Vendée, ainsi que la Charente d’autrefois, en m’assurant que les descriptio­ns des lieux, et que le patois des personnage­s reflètent bien l’époque. J’ai même rencontré des aînés charentais pour obtenir des anecdotes et des détails sur le passé. Ce souci pour l’authentici­té a sans doute contribué au succès du livre. »

Quelque 500 exemplaire­s du roman se sont vendus en deux mois. « Les Éditions Mines de Rien m’ont demandé de continuer l’histoire, indique Marie-France Thiery-Bertaud. C’est mon éditrice, Florence Coudert qui, en effet, m’a suggéré de faire immigrer Louise à Saint-Claude, village canadien qu’elle a visité. J’avoue que j’ignorais qu’il y avait des francophon­es au Manitoba. Depuis, j’ai appris qu’un bon nombre de Vendéens, de Poitevins et de Bretons s’y sont établis, surtout dans la région de La Montagne.Thématique­ment, donc, ce départ de Louise a du sens, parce que derrière mon histoire fictive, il y a une véritable histoire. »

Pour assurer l’authentici­té et la réussite des prochains tomes de son récit, Marie-France Thiery-Bertaud s’est entretenue avec la professeur­e d’histoire de l’Université de Nantes, Jacqueline Colleu, qui a rédigé la thèse Migration des Vendéens au Canada : 1880-1914. « Je puise beaucoup dans les archives du journal La Liberté, qui sont une mine d’informatio­n, soutient-elle. Et j’ai aussi contacté plusieurs Franco-Manitobain­s, notamment l’historienn­e, Jacqueline Blay, et Mgr Roger Bazin, un des créateurs de l’Album Saint-Claude – 100 ans de photos. J’ai pu glaner énormément de renseignem­ents utiles. »

Mais pour mieux connaître la vie au Manitoba lors des années 1920, 1930 et 1940, l’auteure sollicite la participat­ion des preneurs franco-manitobain­s. (1) « Surtout parmi vos aînés, préciset-elle. Des gens qui auraient des anecdotes intéressan­tes à partager sur l’expérience de leurs ancêtres français établis en terre canadienne. Il me manque aussi des expression­s toutes manitobain­es pour ajouter une touche authentiqu­e aux dialogues. Et je cherche aussi des gens de chez vous qui pourraient lire le manuscrit.

« Il faudra faire vite cependant, conclut Marie-France ThieryBert­aud. J’ai déjà entamé l’écriture du deuxième tome, et l’éditrice voudrait qu’il sorte cet été. »

(1) On peut contacter Marie-France Thiery-Bertaud à l’adresse courriel suivante : mariefranc­e.thiery@neuf.fr

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Photos : Gracieuset­é Marie‐France Thiery‐Bertau Marie-France Thiery-Bertaud. En médaillon : le roman marais.

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