La Broquerie dit NON!
La Broquerie s’oppose à un projet de Hydro-Manitoba dont le but est de faire passer des lignes de transmission électrique à proximité du village. À l’heure d’aller sous presse,une consultation publique était prévue le 17 février.
Des responsables de Hydro-Manitoba étaient le 11 février dernier, devant le conseil municipal de La Broquerie. Le but de ce déplacement est de défendre leur projet de lignes de transmission électrique qui, selon les plans actuels, fera passer des câbles à haute tension, 500 kilovolts, à un peu plus d’un kilomètre du village. Évalué à 350 millions $, ce projet reliera Winnipeg au Minnesota aux États-Unis.
Mais, Hydro-Manitoba n’a pas réussi à convaincre le conseil municipal qui, se dit « inquiet ». D’ailleurs, il fait circuler une pétition au sein de la communauté pour protester contre le projet. Selon le préfet de La Broquerie, Lewis Weiss, ce projet pourrait « nuire au développement du village ».
« Si j’étais un politicien municipal, je serais très inquiet, ajoute un résident, Richard Turenne. C’est rare les occasions où tout le monde s’entend sur la même chose à La Broquerie. Mais là, tout le monde est contre le tracé privilégié par Hydro-Manitoba. » « Comme résidente, je suis vraiment furieuse », renchérit Suzie Lemoine.
Incompréhension
et frustration
Si l’incompréhension règne au sein de la communauté de La Broquerie, c’est parce qu’il y a quelques mois, tous étaient convaincus que Hydro-Manitoba allait privilégier le second tracé qui est situé à environ 10 km du village. « C’est très frustrant quand tu fais confiance à un processus démocratique et que tu te sens trahi, déclare Richard Turenne. Où est ce qu’on peut se tourner pour la justice sociale ici? Il n’y en a pas! »
« Ce n’est absolument pas ce à quoi on s’attendait », souligne Suzie Lemoine.
Même le processus consultatif n’en est pas un de très juste pense Richard Turenne. « Eux, ils ont pris neuf mois pour prendre une décision et ils nous donnent trois semaines pour participer à un processus consultatif », déplore-t-il. Comme autres arguments contre le projet, le conseil municipal comme des résidents avancent les risques pour la santé et les dommages qui seront créés à l’environnement après la mise en oeuvre de ce projet. « C’est beau en venant à La Broquerie », note le directeur de l’École Saint-Joachim et résident du village, Luc Brémeault qui déplore que cette installation fera perdre au village une partie de son charme. De plus, « ça prend du terrain agricole et même résidentiel », lance-t-il.
Inquiétudes
à l’école
L’inquiétude règne également au sein des parents d’élèves de l’École Saint-Joachim. « Comme parent, je suis aussi furieuse, martèle Suzie Lemoine qui est d’ailleurs membre de la Commission scolaire francomanitobaine (CSFM). Ça ne vaut pas la peine de mettre la vie de centaines de jeunes élèves à risque. » « Est-ce-que nous sommes en sécurité d’être si près de ces structures quand elle seront construites?, se questionne Luc Brémeault. Nos élèves seront à proximité d’un fil de haute tension. » « L’école est à l’intérieur des 2 km recommandés par l’office mondial de la santé », constate Suzie Lemoine. Mais, « on se fait dire que du point de vue des risques pour la santé, il n’y en a pas, souligne Luc Brémeault. Ils disent que cette ligne produira des effets moindres. Est-ce-que ça nous rassure? »
« Ça va affecter la prochaine génération et la prochaine croissance économique », pense Richard Turenne. Toutefois, certains résidents espèrent réussir à faire pencher la balance. La construction du tracé choisi devrait commencer en 2017.