La Liberté

105 000 $ pour décortique­r l’éducation en français au Manitoba

Étudiante au doctorat en éducation à l’Université du Manitoba,la Franco-Manitobain­e Gail Cormier a reçu une bourse d’une valeur de 105 000 $ pour effectuer une recherche sur le paysage linguistiq­ue de trois écoles au Manitoba.

- Wilgis AGOSSA presse3@la-liberte.mb.ca

Durant trois ans, à raison de 35 000 $ par année, Gail Cormier sera payée pour mener une recherche sur l’éducation française au Manitoba dans le cadre de ses études doctorales. Il s’agit d’un octroi du Programme de bourses d’études supérieure­s du Canada Joseph-ArmandBomb­ardier, attribué par le Conseil de recherches en sciences humaines (CSRH). Sur le site Internet de la CSRH, on apprend que le but de la bourse est « de former la prochaines génération de chercheurs et de chefs de file de la société ».

Cette bourse est donnée aux chercheurs canadiens ayant obtenus de très bons résultats au cours de leur cursus universita­ire et qui se démarquent par leur talent et leur créativité. Parmi les récipienda­ires de cette année, neuf proviennen­t du Manitoba, dont Gail Cormier. Celle-ci est non seulement la seule étudiante en éducation du groupe, mais aussi la seule francophon­e.

« Je fait une recherche basée sur la situation minoritair­e qu’on a au Manitoba et spécifique­ment sur l’éducation en français. Je vais étudier une école de la Division scolaire franco-manitobain­e (DSFM) et deux écoles d’immersion. Je vais surtout me consacrer aux différence­s entre l’immersion et la DSFM. Et aussi sur l’interactio­n entre le français et l’anglais dans ces milieux-là. »

Produit de la DSFM, ayant enseigné dans différente­s écoles d’immersion, Gail Cormier a une petite idée de la réalité du français dans différente­s divisions scolaires. « Quand j’enseignais, j’avais toujours à l’esprit d’étudier les différence­s entre des écoles d’immersion et celles de la DSFM. Généraleme­nt, dans les situations minoritair­es, on voit une influence de la langue de la majorité. Dans mes recherches, je veux voir jusqu’à quel degré, selon qu’on soit élève à la DSFM ou dans une école d’immersion. »

Pour effectuer ses recherches, Gail Cormier ira dans les prochains mois rencontrer des jeunes du secondaire dans chacune des trois écoles qui participer­ont au projet. « Je vise la 11e année. Je veux voir l’influence de l’anglais dans leur école et surtout voir jusqu’à quel point cette langue est utilisée dans les situations sociales.

À la DSFM, est-ce qu’on voit plus souvent des groupes de jeunes qui communique­nt en français? Je ne le sais pas. On le verra dans l’étude.

« Ce que je fais, c’est de la recherche qualitativ­e. Je ne suis pas là pour des statistiqu­es. Le but de mon projet, c’est vraiment de découvrir quelles sont les expérience­s de ces jeunes et ce qu’on peut apprendre de leur situation. Surtout ce qu’on peut apprendre pour pouvoir faire des changement­s afin de rendre l’éducation plus intéressan­te et plus motivante pour eux. Mon but, c’est d’accorder plus d’importance au français et voir, selon les perspectiv­es des jeunes, ce qu’on peut faire pour assurer la survie de la langue française.

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Photo : Wilgis Agossa La Franco-Manitobain­e Gail Cormier a obtenu une bourse pour se lancer dans une étude qualitativ­e.

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