Les voeux pieux du Canada à l’ère Trump
La semaine dernière, le Canada a enfin commencé à préciser comment il entendait vivre à l’ombre des États-Unis à l’ère de Donald Trump à la Maison-Blanche. La ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a souligné les évidences sécurisantes telles que la nécessité pour le Canada de promouvoir le libre-échange, et l’importance d’institutions internationales sur lesquelles le pays dépend pour assurer sa défense et son autonomie, telles l’ONU, l’OTAN et le NORAD.
Le jour suivant, le ministre de la Défense nationale, Harjit Sajjan, a annoncé que le gouvernement augmenterait ses dépenses de 62 milliards $, ou 73 %, au cours des prochains vingt ans. La plus grande partie de ces sommes sera déboursée après la prochaine élection fédérale, laissant le sort de ces intentions ambitieuses à de futurs gouvernements. En plus d’achats militaires importants, le ministre annonce que la proportion de femmes dans les Forces armées augmentera d’un p. 100 par année pour atteindre une représentation de 25 % d’ici 2026.
Enfin, la ministre du Développement international, MarieClaude Bibeau, a terminé la semaine en annonçant que le Canada adoptait une politique d’aide internationale “féministe” pour promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes, une mesure vue comme la plus efficace pour réduire la pauvreté. La ministre n’a cependant pas annoncé d’augmentation des budgets d’aide internationale.
Toutes ces déclarations relèvent maintenant d’effets d’annonce plutôt que d’une nouvelle réalité. Les Forces armées devront corriger leur mauvais traitement des femmes pour en attirer davantage. Mme Bibeau devra faire des miracles pour mettre en oeuvre une politique dite ‘féministe’ en réaffectant ses budgets. Et les ÉtatsUnis demeurent une superpuissance avec laquelle il faudra conjuguer.