Une nomination viciée, un retrait nécessaire
Madeleine Meilleur a retiré sa candidature au poste de Commissaire aux langues officielles le 7 juin dernier, après une controverse que le gouvernement Trudeau n’arrivait pas à contenir. Elle fut la victime d’une décision mal pensée et mal exécutée par l’entourage de M. Trudeau sinon par le premier ministre lui-même.
Au coeur de la controverse est le fait que le commissaire est un agent du Parlement canadien, qui est imputable donc au Parlement et non pas au gouvernement. Il n’y a qu’une poignée d’agents du Parlement, dont, notamment, le directeur général des élections et le vérificateur général. Ainsi une consultation de l’ensemble du Parlement s’impose au moment de la nomination d’un nouveau commissaire, contrairement à la procédure suivie pour la nomination à d’autres postes qui relèvent uniquement du gouvernement, comme les postes de juges ou encore ceux à la pléthore de commissions fédérales.
Après un an et demi au pouvoir, le gouvernement Trudeau aurait dû savoir mieux; un tel amateurisme est impardonnable. Espérons qu’il aura appris sa leçon et qu’il suivra une procédure appropriée lors de sa prochaine nomination au poste de Commissaire aux langues officielles.
Il y a plusieurs candidates et candidats potentiels qualifiés à ce poste, dans plusieurs provinces. On peut penser notamment à François Boileau, l’actuel commissaire aux services en français de l’Ontario, poste auquel il a été nommé en 2007, après de nombreuses années d’expérience dans les dossiers juridiques touchant les francophones en milieu minoritaire. Il y en certes bien d’autres.