Jean Johnson déloge Sylviane Lanthier
Le 10 juin, Jean Johnson a été élu président de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA) à l’issue de deux tours de scrutin. L’ancien président de l’Association canadienne française de l’Alberta affirme le besoin d’outrepasser la division de l’assemblée pour s’engager dans « une direction axée sur l’action ».
Les 19 organismes membres de la FCFA se sont réunis le 10 juin pour leur assemblée générale, à l’issue de laquelle Jean Johnson a délogé Sylviane Lanthier, présidente depuis 2015.
Au premier scrutin, un bulletin de vote avait été invalidé et chacun des candidats avaient reçu 9 votes. Il a fallu un deuxième tour pour les départager, et élire le 18e président de la FCFA. Jean Johnson est le deuxième francoalbertain à occuper le poste.
Pour lui, le vote serré témoigne d’une division au sein des membres de la FCFA. « Les derniers mois, on a senti qu’il y avait une division au niveau des membres. Une division qui se manifestait de façon plus ouverte et plus claire. C’est une grande partie de mon intérêt à me présenter : rebâtir cette équipe, rebâtir la confiance dans la FCFA.
« Une certaine partie du membership ne se sentait ni interpellé, ni écouté. C’était palpable au premier tour.
« Mes premiers gestes immédiatement après l’élection étaient de parler à autant de membres que possible avant qu’ils ne quittent, pour leur dire que moi je veux travailler avec eux. C’est un concours, mais ce sont des leaders. Les leaders eux, dès qu’une décision est prise, ils tournent la page et on y va. »
Une lettre publiée sous un pseudonyme et critiquant le style de gouvernance de Jean Johnson avait circulé avant le vote. Les propos de la lettre, reproduits par TFO, invoquaient notamment un « manque de leadership et de crédibilité » dans le domaine de l’immigration. Le nouveau président l’a qualifiée de « chose à part » des divisions de fond de la FCFA.
Jean Johnson énumère trois priorités pour l’été. « Reconnecter avec le membership. Je vais me rendre disponible pour rencontrer des conseils d’administration des membres de la FCFA, sur invitation. L’intention étant de mieux comprendre la réalité de nos membres, afin de pouvoir mieux soutenir l’administrateur qui se présente à la table de la fédération.
« La SANB a une assemblée générale la semaine prochaine. J’ai dit au président : comme première action je voudrais venir rencontrer ta communauté, si tu le souhaites. Il a rapidement accepté.
« Ensuite, je veux créer un espace pour permettre à notre membership de parler de ses enjeux, et de tisser des liens stratégiques entre eux.
« Enfin, il faut être très actif au niveau des actions politiques qu’on doit prendre. Aller chercher une voix pour la francophonie canadienne. Un message qu’on veut livrer fort et sur tous les toits d’un bout à l’autre du pays, c’est qu’on demande à M. Trudeau de prendre formellement position, en soutien aux communautés linguistiques en situation minoritaire.
« Parce que jusqu’à date, c’est un langage sur le bilinguisme canadien qu’on entend, mais le bilinguisme canadien se construit sur les épaules de nos communautés. Nos communautés sont assommées par le fardeau qu’elles doivent porter. »
Le nouveau président de la FCFA espère ainsi rallier les troupes avant d’affronter les dossiers qui seront prioritaires en automne, dont le Commissaire aux langues officielles, la modernisation de la Loi sur les langues officielles, et le recensement de 2021.
Jean Johnson en a profité pour remercier la présidente sortante, Sylviane Lanthier. « J’ai beaucoup apprécié les efforts de Sylviane. Ce n’était jamais personnel, et le concours a été très amical entre elle et moi. »
Jointe par téléphone par La Liberté, Sylviane Lanthier a refusé de commenter le vote de samedi.