La Liberté

Une ambition à toute épreuve

Ce 8 juin, la native de Toronto, Ashley Lawrence retrouvait le terrain canadien à l’Investors Group Field de Winnipeg, pour un match amical de soccer face au Costa Rica, gagné 3-1. C’était l’occasion pour La Liberté de rencontrer cette jeune femme et rev

- Léo GAUTRET

Devenue joueuse de soccer profession­nelle en janvier, à 22 ans, Ashley Lawrence a réalisé un de ses rêves en signant pour le Paris Saint-Germain, dans le championna­t de France. Six mois plus tard, pour sa première saison, elle joue la finale de la Ligue des Champions (le 1er juin dernier à Cardiff). Malgré une défaite amère aux tirs au but face à Lyon, le tenant du titre (0-0 après 120 minutes), la joueuse garde ses ambitions intactes.

Est-ce qu’on peut parler de cette finale? Ça y est, elle est digérée?

« Oui je crois que c’est assez loin maintenant, l’émotion est retombée (rire). C’était vraiment une finale très serrée. Lyon est vraiment une bonne équipe, de très grande qualité. On savait que ça allait être un combat. Et ça l’a été jusqu’aux dernières minutes du temps additionne­l, et à la séance de tirs au but. Ça montre à quel point nous étions proche de gagner. C’est un résultat malheureux pour moi mais je suis vraiment contente d’être déjà allée aussi loin pour ma première saison comme joueuse profession­nelle. »

Pouvez-vous nous parler de l’atmosphère ce soir-là à Cardiff?

« C’était incroyable. C’est quelque chose que je ne peux pas décrire. Ma mère et mon frère étaient là. Les supporters faisaient beaucoup de bruit. Et jouer contre Kadeisha, c’était complèteme­nt fou parce que nous avons toujours joué pour la même équipe jusqu’à l’année dernière. De la voir dans l’autre équipe, c’était complèteme­nt fou. »

Kadeisha Buchanan, pour ceux qui ne savent pas c’est une amie très proche avec qui vous avez joué pendant toute votre jeunesse. Elle est partie en même temps que vous en Europe, mais, elle a signé avec l’équipe de Lyon. Ça devait être très spécial pour vous de jouer l’une contre l’autre…

« Oui, avant le match on s’est parlé, on rigolait de la situation. Et après le match elle est venue me voir, m’a fait un câlin et m’a demandé si tout allait bien. Mais j’étais vraiment contente pour elle, parce que si ce n’était pas elle c’était moi. Je pense que c’est quelque chose de grand pour le Canada. D’une manière ou d’une autre on entrait dans l’histoire. Si elle avait perdu le match j’aurais fait la même chose pour elle. Maintenant c’est du passé. Je lui ai dit que la prochaine fois c’est moi qui gagnerai (rire). »

Vous êtes arrivées au même moment en France avec Kadeisha, vous auriez pu choisir de jouer pour la même équipe?

« C’est vrai, on me pose souvent cette question. On a toujours joué pour la même équipe, autant que je m’en souvienne. Après les études nous pensions à poursuivre notre carrière en tant que profession­nelles et nous nous sommes posé la question, de savoir où chacune voulait aller. Nous voulions toutes les deux aller jouer en Europe. Je pense que le PSG était le meilleur choix pour moi, et Lyon le meilleur choix pour elle. »

Qu’est-ce qui a changé pour vous en tant que joueuse de soccer depuis votre arrivée à Paris?

« Le PSG est un très grand club en Europe. Je le savais avant de venir. Chaque entraîneme­nt est un défi. C’est très technique, j’ai dû me forcer à jouer en une, deux touches de balle. De jouer plus vite. En revenant ici je m’aperçois que j’ai déjà beaucoup appris. Les séances d’entraîneme­nt sont vraiment de haut niveau. »

Un de vos objectifs c’est la prochaine Coupe du monde de 2019 en France?

« Oui c’est un énorme objectif pour moi et le Canada. On a montré notre niveau lors de notre mondial en 2015, et en gagnant la médaille de bronze aux Jeux olympiques de Rio. Mais maintenant notre prochain objectif c’est de devenir numéro un. En 2019 on n’ira pas juste pour participer, on veut gagner. Nous avons deux ans pour nous préparer, et nous sommes fixées sur cette première place. On sait que ça sera un grand défi, mais nous sommes prêtes à le relever. »

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Photo : Léo Gautret La numéro 10 canadienne a été très en vue face au Costa Rica. Ses appels dans la défense, sa percussion et son jeu rapide auront fait mal aux adversaire­s.

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