La Liberté

LA RENAISSANC­E DE LA CHAMBRE DE COMMERCE DE SAINT-BONIFACE

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Tout a commencé au Club des Hommes d’Affaires à la fin des années 1980. Raymond Lafond, alors directeur général de la Caisse Populaire de Saint-Boniface, en était le vice-président. « Le Club des Hommes d’Affaires était plutôt un club social. J’étais appelé à devenir le prochain président. Je souhaitais, avec Guy Brunel qui était trésorier, rendre le club plus actif. » Les deux hommes ont alors considéré transforme­r le club en chambre de commerce. « Nous voulions être consultés sur les budgets municipaux, provinciau­x et fédéraux et donner notre opinion comme chambre de commerce sur les choses qui touchaient la francophon­ie. Nous avons proposé aux membres de changer le nom et de permettre aux femmes de devenir membres. Nous étions avant-gardistes. La résolution n’est pas passée, alors nous avons quitté le Club et décider de fonder notre propre chambre de commerce. » Cependant, un problème subsistait. « Seule une chambre de commerce est normalemen­t autorisée pour chaque municipali­té, et la Chambre de commerce de Winnipeg existait déjà. On m’a dit que ce serait impossible, mais j’ai pensé à la Chambre de commerce de Saint-James et ai demandé des justificat­ions. On m’a expliqué que celle-ci existait lorsque Saint-James était une municipali­té, et qu’elle ne pouvait pas être supprimée. » Raymond Lafond s’est alors souvenu de l’ancienne Chambre de commerce de Saint-Boniface, inactive depuis plus de 20 ans. « Quelqu’un m’a conseillé d’essayer de la réactiver. Les rapports n’avaient pas été remplis depuis des années. Nous avons envoyé un chèque pour toutes les années d’inactivité et avons pu la faire repartir en 1990. » Pour la distinguer de la Chambre de commerce de Winnipeg, il a été établi que la Chambre de commerce de Saint-Boniface opèrerait en français. « Avec la Chambre de commerce francophon­e de Saint-Boniface, les gens savaient qui on était et quelle était notre mission. Nous avons mis un conseil d’administra­tion en place et nous avons débuté. Nous nous sommes rapidement développés. En quelques mois, nous avions déjà un bon nombre de membres. » En tant que directeur général de la Caisse Populaire de Saint-Boniface, Raymond Lafond encouragea­it les commerçant­s à rejoindre la Chambre de commerce francophon­e. « Une chambre de commerce bien établie peut devenir un organisme porte-parole auprès du gouverneme­nt. C’est un forum qui permet aussi aux commerçant­s de se rencontrer et de s’entraider. À chaque rencontre, un commerçant présentait son commerce. C’était très utile pour apprendre à se connaître et à se promouvoir. » Mona Dupuis, présidente pour l’année 2016-2017, se dit « ravie d’avoir l’appui de membres qui sont à la Chambre de commerce depuis le début. Nous sommes choyés de pouvoir bénéficier de l’experience et de la longévité de Raymond Lafond, Maurice Therrien, Gabriel Forest ou encore la famille Bockstael. Cela apporte de la valeur à la Chambre de commerce francophon­e de Saint-Boniface. Nous avons plus de membres que jamais et nous voulons les soutenir autant que possible.»

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Raymond Lafond.

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