La Liberté

Nos Manitobain­es engagées

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Le projet de recherche intitulé réunira dans un Nos Manitobain­es engagées livre les profils d’une centaine de Manitobain­es qui ont contribué de façon marquante à l’épanouisse­ment et à la vitalité de leur communauté. Initié par Michelle Smith et dirigé par Lise Gaboury-Diallo, ce projet a rapidement été endossé par un groupe de travail motivé, dont les autres membres sont : Aline Campagne, Louise Duguay, Suzanne Kennelly, Roland Lavoie, Papa Mbao, Bernice Parent et Karlee Sapoznik.

Michelle Smith (MS) : Que faisiez-vous en tant que jeune mariée?

J’ai eu 5 enfants. Quand j’ai eu le premier, j’avais 23 ans. Je jouais toujours du violon avec l’orchestre du Collège de père Caron. Avec lui, c’était des pièces tirées d’un répertoire moins exigeant que celui de Marius Benoist. C’était surtout des accompagne­ments de chant choral folkloriqu­e. Il a institué le Festival de la chanson. Ça, c’était vraiment excellent, il réunissait tous les âges. Il y avait les jeunes de l’école pour les sopranos. Même mon père chantait comme ténor dans la chorale. Les choristes étaient choisis partout au Manitoba, pas simplement à SaintBonif­ace. De plus, tous les ans, il y avait au moins une pièce de théâtre, des fois deux, avec la participat­ion de l’orchestre. Alors j’ai accompagné l’orchestre pendant plusieurs années. Ma soeur et mes deux frères aînés ont également joué dans l’orchestre.

MS : Vous aimez énormément la musique. Avez-vous participé à des opéras?

Comme soliste, j’ai participé à un seul opéra, parce qu’il n’y en avait pas beaucoup au Manitoba à ce temps-là. (rires) C’était Marius Benoist qui était le seul à faire de la musique classique à Saint-Boniface, alors il a décidé de monter un opéra. Avant ça, j’avais chanté dans sa chorale la

Symphoniet­ta. J’avais 18 ans, je pense. Il a aussi décidé de monter l’opéra Mireille de Charles Gounod. C’était une grande entreprise, alors il était bien entouré de toutes sortes de personnes spécialisé­es en musique, costumes, décors, etc. Je tenais le rôle d’Andreloune, un jeune berger. Je n’ai pas une grande voix. Je jouais le rôle d’un petit garçon. (rires) Je chantais soprano et je chantais aussi dans le choeur.

MS : Alors est-ce que vous avez eu une autre carrière en dehors de la musique?

Ah non! Ma carrière, ce n’était pas la musique, pas du tout. Moi j’ai travaillé au Festival du Voyageur. J’ai fait mes débuts au poste de coordonnat­rice scolaire à partir de 1972. Ça, c’était mon premier emploi et mes enfants étaient tous à l’école. Alors j’en ai profité pour prendre le poste. J’ai fait une vingtaine d’années au Festival du Voyageur. J’ai eu toutes sortes de rôles où j’ai travaillé à divers postes. J’ai commencé au programme scolaire, mais j’ai également été gérante, agente de développem­ent communauta­ire, agente des relations publiques, coordonnat­rice en chef, entre autres. Plus tard, je me suis intéressée à l’histoire. C’est avec Bruce Decker, — et sans lui le Fort Gibraltar n’aurait pas existé—, que j’ai commencé à faire de la recherche dans les archives provincial­es, celles de la Baie d’Hudson, mais surtout en français, et celles dans les archives de la Société historique. Dans ce temps-là, elles étaient à la Cathédrale. Lionel Dorge m’a beaucoup aidée, il m’avait passé les écrits de l’abbé Picton. C’était précieux, il y avait des renseignem­ents dedans que l’on ne trouvait pas ailleurs. Le fort Gibraltar, tout ce qu’on pouvait trouver c’était des journaux des bourgeois qui écrivaient tous les jours. Alors quand on lit plusieurs auteurs puis on les compare; ça nous a donné une bonne idée du fort. On a choisi ce fort parce que c’était à La Fourche, mais aussi parce que c’était une compagnie canadienne, la Compagnie du Nord-Ouest. J’ai passé bien des heures dans les archives à Winnipeg.

Cette chronique est l’extrait d’une entrevue qui met en lumière le riche parcours de vie d’HÉLÈNE MARTIN

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