Des enseignants se disent non-préparés
Emily Milne est professeure adjointe en sociologie à l’Université MacEwan, à Edmonton. Entre 2012 et 2014, elle a interrogé une centaine de personnes, des parents et des enseignants, autochtones et non-autochtones, en Ontario.
Son rapport, rendu public en août 2017, montre la difficulté des enseignants à aborder le sujet des pensionnats autochtones durant leur cours.
Les deux principales raisons : un manque de connaissances historiques, et un manque de confiance sur la manière dont il faudrait aborder le sujet. Ils ne connaîtraient pas, ou trop peu, l’histoire et la culture des Autochtones.
D’autres ne seraient tout simplement pas à l’aise à l’idée d’aborder le sujet des écoles résidentielles qui, jusque dans les années 1990, séparaient des enfants de leurs parents, pour être assimilés et « évangélisés » dans ces lieux.
En 2015, un rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada a mis en lumière les conditions de vie déplorables et les abus qui avaient cours dans ces pensionnats, concluant qu’il s’agissait d’un génocide culturel.
Pour évoquer ce sujet sensible en classe, l’étude d’Emily Milne recommandait la présence de coachs autochtones au sein des écoles pour aider les enseignants à livrer cette histoire aux élèves.