Les avantages d’une culture politique bilingue
Saint-Norbert serait-il mieux desservi par un conseiller municipal bilingue? C’est ce que croient le conseiller de Saint-Boniface Mathieu Allard et le député fédéral de Saint-Boniface/Saint-Vital, Daniel Vandal. Pour eux, il est temps de créer une culture
Proposée en novembre 2017, la nouvelle carte électorale de Winnipeg entrera en vigueur le 1er septembre, juste à temps pour les prochaines élections municipales, qui se tiendront le 24 octobre 2018.
Le 28 janvier, la conseillère municipale de Saint-Norbert Janice Lukes a annoncé qu’elle souhaitait être réélue, mais dans le nouveau quartier électoral de Waverley West.
Pour Mathieu Allard, le vide politique créé par le départ annoncé de Janice Lukes à Saint-Norbert est « une occasion historique pour faire élire un conseiller bilingue ». « Selon le recensement de 2011, près de 20 % des résidents de la nouvelle circonscription sont bilingues. C’est une forte proportion linguistique. Le nouveau quartier comprend non seulement le quartier historique de Saint-Norbert, où 32 % des résidents sont bilingues, mais aussi les quartiers où près d’un cinquième des gens parlent français : Dakota Crossing, River Park South, Normand Park et Fort Richmond. Saint-Norbert a désormais trois écoles de la DSFM et quantité d’écoles d’immersion. En ce sens, il ressemble beaucoup à Saint-Boniface. »
D’où le potentiel de créer une culture politique qui mette en valeur le bilinguisme.
Mathieu Allard : « À Saint-Boniface, personne ne questionne la valeur et l’intérêt des politiciens bilingues, que ce soit au niveau municipal, provincial ou fédéral. C’est normal, voire même attendu, que les candidats soient bilingues. Ceux qui ne le sont pas ne se font pas élire. » Daniel Vandal voit la situation du même oeil. « Sur le plan fédéral, si un candidat à Saint-Boniface/Saint-Vital ne parle pas français, il a un désavantage politique sérieux. Lorsque je fais du porte-à-porte, une personne sur cinq me parle en français. « C’est plus ou moins la même situation sur le plan municipal. Quand j’ai été conseiller de Saint-Boniface, de 1995 à 2004, et encore de 2006 à 2015, il y a rarement eu des unilingues francophones. Franco Magnifico n’a duré que deux ans. » « Cela dit, faut-il forcément être bilingue? Un candidat a également besoin d’une diversité d’expérience pour être crédible. »
Un point de vue que partage Janice Lukes. « Je ne suis pas bilingue. Mes prédécesseurs John Angus et Justin Swandel étaient unilingues anglophones. Ils ont fait du travail formidable. Et ils étaient très sensibles au bilinguisme. »
Pour sa part, Brian Mayes, le conseiller de Saint-Vital, a pris l’initiative d’apprendre le français. « Au niveau provincial, la députée de Riel, Rochelle Squires, fait un effort semblable. Le français est un atout, c’est sûr. Et c’est clair que le bilinguisme serait un atout au sein du Comité Riel, où siègent les conseillers de Saint-Boniface, Saint-Vital et de Saint-Norbert. Par contre, je ne suis pas prêt à tenir mordicus au bilinguisme. Ça pourrait empêcher des candidats anglophones très capables de se présenter. Mais le fait même qu’on discute de l’importance du bilinguisme est signe que la culture politique à Saint-Vital et Saint-Norbert évolue dans une direction favorable pour la francophonie. »