DES LIENS À GARDER AVEC SA COMMUNAUTÉ
Les Services à l’enfance et à la famille métis regroupent les agences métisse et michif, et s’occupent actuellement de quelque 1 310 jeunes métis. Ils essaient autant que possible de les maintenir dans leur communauté d’origine.
C’est en 2004 que la Fédération métisse du Manitoba (FMM) a ouvert sa première agence de Services à l’enfance et à la famille métis (MCFS) et créé une autorité pour en prendre charge.
« C’était une recommandation du Rapport de l’Enquête publique sur l’administration de la justice et les peuples autochtones publié en 1991 », explique la ministre des Services à l’enfance et à la famille métis à la FMM, Judy Mayer.
Le ministère dirigé par Judy Mayer dans le gouvernement métis s’occupe présentement d’environ 1 310 enfants et jeunes Métis ou Inuits. Dans l’ensemble du Manitoba, quelque 11 000 enfants sont pris en charge par les Services à l’enfance et à la famille.
« C’était très important pour nous de pouvoir aider nos jeunes car beaucoup d’enfants ont été enlevés de nos communautés métisses lors de la rafle des années 1960 pour des raisons de pauvreté, confie Judy Mayer. On ne les a pas tous retrouvés à ce jour.
« C’est pourquoi aujourd’hui, autant que possible, nous essayons de ne pas retirer les enfants de
leur communauté, leur environnement. Les familles d’accueil étrangères à la communauté ou la famille sont notre dernier recours. »
En effet, les enfants qui doivent être retirés de leurs parents ou autres gardiens légaux sont souvent confiés à d’autres membres de la famille ou à une autre famille de la même communauté, ou encore à un ami proche de la famille.
En plus de sa volonté d’aider l’enfant à maintenir des liens avec sa culture et sa famille, l’autorité métisse se distingue aussi par sa compassion envers ces familles en difficulté.
« Nous savons tous que la plupart de nos familles rencontrent des défis, affirme la ministre. Beaucoup sont monoparentales, avec de jeunes parents ou encore sans soutien, et nous comprenons leurs difficultés. Avoir des enfants n’est jamais facile pour personne.
« Lorsqu’un enfant nécessite des services d’aide sociale, les parents peuvent choisir quelle agence les prendra en charge. Beaucoup de familles métisses en difficultés viennent alors vers nous car elles se sentent comprises et soutenues. Nous sommes l’autorité de choix pour beaucoup grâce à notre approche différente, créative. »
Une fois que l’enfant devient pupille, ce sont l’Autorité et l’agence de son identité culturelle qui deviennent son tuteur légal.
La Metis Child and Family Services Authority gère deux agences, la Metis Child and Family Services dans la région sud et la Michif Child and Family dans l’ouest et le nord de la province. Elle est responsable de servir les enfants métis, mais aussi inuits.
Par ailleurs, la ministre Mayer a participé du 26 au 28 mars dans la capitale manitobaine au Metis Nation Child and Family Services Summit en présence de plusieurs ministres fédéraux et provinciaux.
« C’était très positif que le fédéral puisse nous entendre car nous sommes un modèle unique », termine Judy Mayer.