Si un sens à la vie vous échappe, appuyez-vous sur l’éducation
La firme de sondage CROP a entrepris depuis plusieurs années une vaste étude pour cerner les tendances de consommation, ainsi que les valeurs des citoyens canadiens. À partir de leurs données de 2018, une triste tendance se dessine.
À l’énoncé : De façon générale, je sens que je n'ai pas vraiment de buts dans la vie, 30 % des Canadiens interrogés se sont reconnus dans cette proposition. Ce qui représente le double par rapport à 2004, lorsque seulement 16 % des Canadiens étaient en accord avec l’énoncé. Les gens qui considèrent que leur vie n’a pas de sens ont plutôt tendance à être jeunes, avec de faibles niveaux de revenus et d’éducation. Alain Giguère, le président de CROP, les décrit porteurs d’une vision fataliste de la vie. Ces personnes se sentent socialement déconnectées. Le chercheur croit d’ailleurs que ces gens-là constituent un foyer pour le conservatisme d’extrême droite, puisqu’ils ont tendance à idéaliser un passé révolu où les choses étaient « plus simples ». D’où leur opposition aux changements sociaux auxquels on assiste aujourd’hui. À cette pénible dérive, une question primordiale s’impose : à quoi sert l’éducation? Eh bien précisément à combattre le vide dont notre monde est rempli, à donner un sens à la vie. Ce qui aura pour effet de diminuer la violence sous toutes ses formes. L’éducation doit permettre à l’élève de trouver sa vocation dans laquelle il réalisera son plein potentiel. Tout est secondaire par ra pport à ce but premier. L’oublier, c’est devenir responsable de tous ces Mozart en puissance, assassinés avant qu’ils ne puissent accéder à la création.