Brian Pallister devra repenser sa façon de motiver les employés
Voilà quelques mois déjà, il a fallu s’interroger sur la façon dont le Premier ministre Brian Pallister voulait transformer la culture de la fonction publique manitobaine. Son but : une bureaucratie de 14 000 employés plus centrée sur le client et qui rendrait compte de ses actions. Comment y arriver? Les mesures concrètes étaient rares. Brian Pallister vient d’annoncer l’établissement d’un fonds de 50 millions $ pour inciter les employés à proposer des idées novatrices qui rendraient le gouvernement plus efficace. Une déconnexion frappante se dessine cependant entre ses bonnes intentions et le contexte dans lequel il les exprime. Qui proposerait et qui gérerait les transformations tant souhaitées? Normalement les gestionnaires et les cadres supérieurs de la fonction publique, dont il vient de réduire le nombre de 15 %. Et qui mettrait en oeuvre les idées novatrices? Normalement les fonctionnaires, à qui il vient d’imposer un gel de salaire, et dont il réduit le nombre de 8 % (environ 1 200 personnes). Plus encore, dans le ministère de la Santé, qui engloutit environ 40 % du budget provincial, les employés syndiqués devront décider si leur syndicat actuel ou un syndicat rival va les représenter, suite à une réduction du nombre d’unités de négociation de 182 à moins de 50. D’une part, Brian Pallister dit qu’il veut changer la culture de la fonction publique. D’autre part, il risque d’échouer en créant une atmosphère démoralisante d’incertitude, d’insécurité et de méfiance. Pour encourager l’innovation, M. Pallister devra lui-même repenser sa façon de motiver les employés. Sinon, ses bonnes intentions pourraient ne connaître aucun lendemain.