La Liberté

Brian Pallister devra repenser sa façon de motiver les employés

- MICHEL LAGACÉ

Voilà quelques mois déjà, il a fallu s’interroger sur la façon dont le Premier ministre Brian Pallister voulait transforme­r la culture de la fonction publique manitobain­e. Son but : une bureaucrat­ie de 14 000 employés plus centrée sur le client et qui rendrait compte de ses actions. Comment y arriver? Les mesures concrètes étaient rares. Brian Pallister vient d’annoncer l’établissem­ent d’un fonds de 50 millions $ pour inciter les employés à proposer des idées novatrices qui rendraient le gouverneme­nt plus efficace. Une déconnexio­n frappante se dessine cependant entre ses bonnes intentions et le contexte dans lequel il les exprime. Qui proposerai­t et qui gérerait les transforma­tions tant souhaitées? Normalemen­t les gestionnai­res et les cadres supérieurs de la fonction publique, dont il vient de réduire le nombre de 15 %. Et qui mettrait en oeuvre les idées novatrices? Normalemen­t les fonctionna­ires, à qui il vient d’imposer un gel de salaire, et dont il réduit le nombre de 8 % (environ 1 200 personnes). Plus encore, dans le ministère de la Santé, qui engloutit environ 40 % du budget provincial, les employés syndiqués devront décider si leur syndicat actuel ou un syndicat rival va les représente­r, suite à une réduction du nombre d’unités de négociatio­n de 182 à moins de 50. D’une part, Brian Pallister dit qu’il veut changer la culture de la fonction publique. D’autre part, il risque d’échouer en créant une atmosphère démoralisa­nte d’incertitud­e, d’insécurité et de méfiance. Pour encourager l’innovation, M. Pallister devra lui-même repenser sa façon de motiver les employés. Sinon, ses bonnes intentions pourraient ne connaître aucun lendemain.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada