La position des principaux acteurs
À sa prochaine réunion, le 29 mai, le Bureau des gouverneurs de l’Université de SaintBoniface aura des décisions difficiles à prendre. La Province ayant réduit le financement de l’institution.
La situation financière de l’USB est serrée à cause de la réduction de 0,9 % du financement de la Province. Soit 154 000 $ sur un budget total de 29 millions $.
Une réduction qui a poussé l’établissement à augmenter ses frais de scolarité de 6,6 %. Le 10 mai, lors d’une réunion extraordinaire, la direction a également proposé au personnel l’élimination de deux postes de professeurs et la suspension d’un programme d’études.
L’USB prévoit donc l’élimination d’un poste de professeur en sciences et l’autre en mathématiques, ainsi que la suspension de son programme de majeure conjointe en biochimie-microbiologie, volet coopératif.
De plus, le ministère de l’Éducation et de la Formation a confirmé en mars que la direction devra réduire de 15 % ses effectifs administratifs. D’autres institutions postsecondaires se sont déjà pliées à l’exigence de la Province, comme par exemple les universités de Brandon, Winnipeg et du Manitoba, ainsi que le Collège Red River. Au moment d’aller sous presse, voilà quelles étaient les réflexions des principaux acteurs.
Ben Maréga, président de l’Association étudiante de l’USB
« La situation actuelle est préoccupante. Elle nous inquiète. Nous nous rencontrons cette semaine pour discuter davantage, et pour coordonner nos efforts. Nous voulons mettre les intérêts des étudiants à l’avant. »
Jean Valenti, président de l’Association des professeurs et professionnels de l’USB
« Compte tenu de la saine gestion des finances de l’établissement, qui a permis de générer des surplus comptables depuis plusieurs années, ainsi qu’un fonds de réserve important, on est en droit de se demander pourquoi les principales solutions proposées sont des compressions dans l’offre d’enseignement et une augmentation des frais de scolarité.
« Le budget 2018-2019 représente une stratégie comptable à court terme qui témoigne d’un manque incontestable de créativité et de combativité face à un contexte d’austérité. »
Gabor Csepregi, recteur de l’USB
« Je comprends bien certaines déceptions ressenties. Cependant, des décisions difficiles s’avèrent nécessaires. On se serre la ceinture.
« L’USB cherche à ce que les coûts de programmes et de services annuels soient gérés à l’intérieur de nos revenus récurrents. Il y aura donc un certain impact sur nos cours. En mathématiques, il faudra réorganiser la charge des deux professeurs qui restent. Mais on sait que nous ne pourrons pas offrir un programme de préparation en génie comme nous le souhaitions.
« La hausse des frais de scolarité est bel et bien préoccupante, bien que nécessaire. Les fonds de la Province n’ont pas augmenté depuis 2016, alors il fallait agir. Les frais de scolarité représentent 17 % de notre budget. Et puisque nous n’avons pas des milliers d’étudiants comme à l’Université du Manitoba, l’impact de l’augmentation est moins important. Nous avons demandé et nous continuons de demander à la Province de tenir compte de ce fait, et de nous compenser autrement.
« D’ailleurs nous talonnons les fonctionnaires. On ne cesse pas d’approcher le ministère pour lui rappeler que notre institution a une mission particulière, et que nous devons être financés en conséquence. Je ne peux pas encaisser l’idée que nous manquons de combativité.
« Pour ce qui est des fonds de réserve, ils sont sujets à diverses affectations. Certaines assurent la stabilité financière à long terme. D’autres génèrent des revenus qui appuient le budget annuel. Et d’autres affectations ont comme but de faire avancer des projets ponctuels en infrastructure. »