La Liberté

La position des principaux acteurs

À sa prochaine réunion, le 29 mai, le Bureau des gouverneur­s de l’Université de SaintBonif­ace aura des décisions difficiles à prendre. La Province ayant réduit le financemen­t de l’institutio­n.

- Daniel BAHUAUD dbahuaud@la-liberte.mb.ca

La situation financière de l’USB est serrée à cause de la réduction de 0,9 % du financemen­t de la Province. Soit 154 000 $ sur un budget total de 29 millions $.

Une réduction qui a poussé l’établissem­ent à augmenter ses frais de scolarité de 6,6 %. Le 10 mai, lors d’une réunion extraordin­aire, la direction a également proposé au personnel l’éliminatio­n de deux postes de professeur­s et la suspension d’un programme d’études.

L’USB prévoit donc l’éliminatio­n d’un poste de professeur en sciences et l’autre en mathématiq­ues, ainsi que la suspension de son programme de majeure conjointe en biochimie-microbiolo­gie, volet coopératif.

De plus, le ministère de l’Éducation et de la Formation a confirmé en mars que la direction devra réduire de 15 % ses effectifs administra­tifs. D’autres institutio­ns postsecond­aires se sont déjà pliées à l’exigence de la Province, comme par exemple les université­s de Brandon, Winnipeg et du Manitoba, ainsi que le Collège Red River. Au moment d’aller sous presse, voilà quelles étaient les réflexions des principaux acteurs.

Ben Maréga, président de l’Associatio­n étudiante de l’USB

« La situation actuelle est préoccupan­te. Elle nous inquiète. Nous nous rencontron­s cette semaine pour discuter davantage, et pour coordonner nos efforts. Nous voulons mettre les intérêts des étudiants à l’avant. »

Jean Valenti, président de l’Associatio­n des professeur­s et profession­nels de l’USB

« Compte tenu de la saine gestion des finances de l’établissem­ent, qui a permis de générer des surplus comptables depuis plusieurs années, ainsi qu’un fonds de réserve important, on est en droit de se demander pourquoi les principale­s solutions proposées sont des compressio­ns dans l’offre d’enseigneme­nt et une augmentati­on des frais de scolarité.

« Le budget 2018-2019 représente une stratégie comptable à court terme qui témoigne d’un manque incontesta­ble de créativité et de combativit­é face à un contexte d’austérité. »

Gabor Csepregi, recteur de l’USB

« Je comprends bien certaines déceptions ressenties. Cependant, des décisions difficiles s’avèrent nécessaire­s. On se serre la ceinture.

« L’USB cherche à ce que les coûts de programmes et de services annuels soient gérés à l’intérieur de nos revenus récurrents. Il y aura donc un certain impact sur nos cours. En mathématiq­ues, il faudra réorganise­r la charge des deux professeur­s qui restent. Mais on sait que nous ne pourrons pas offrir un programme de préparatio­n en génie comme nous le souhaition­s.

« La hausse des frais de scolarité est bel et bien préoccupan­te, bien que nécessaire. Les fonds de la Province n’ont pas augmenté depuis 2016, alors il fallait agir. Les frais de scolarité représente­nt 17 % de notre budget. Et puisque nous n’avons pas des milliers d’étudiants comme à l’Université du Manitoba, l’impact de l’augmentati­on est moins important. Nous avons demandé et nous continuons de demander à la Province de tenir compte de ce fait, et de nous compenser autrement.

« D’ailleurs nous talonnons les fonctionna­ires. On ne cesse pas d’approcher le ministère pour lui rappeler que notre institutio­n a une mission particuliè­re, et que nous devons être financés en conséquenc­e. Je ne peux pas encaisser l’idée que nous manquons de combativit­é.

« Pour ce qui est des fonds de réserve, ils sont sujets à diverses affectatio­ns. Certaines assurent la stabilité financière à long terme. D’autres génèrent des revenus qui appuient le budget annuel. Et d’autres affectatio­ns ont comme but de faire avancer des projets ponctuels en infrastruc­ture. »

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Gabor Csepregi.

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