UNE EXPLORATION DES DÉFINITIONS DE MÉTIS
La question m’est souvent posée : « C’est quoi la dé inition de Métis? » C’est compliqué. Ma dé inition préférée est « un Métis
est un Métis », mais elle n’est pas universelle. Allons visiter différentes dé initions.
La première dé inition, la plus inclusive
Commençons par la dé inition originale : dans le passé si quelqu’un était né d’un parent autochtone et d’un parent non‐ autochtone, il était un Métis.
Le groupe, une dé inition culturelle
Avec le temps les Métis ont commencé à se regrouper et à bâtir leur Nation et leur culture. Pour certains, « Métis » désigne donc un groupe de personnes.
« M » contre « m »
Une personne avec des ancêtres autochtones, mais qui n’est pas un Métis reconnu de la communauté, est un métis avec un
minuscule.
m Métis contre Half-Breed
Les francophones appelaient les Métis francophones et anglophones des « Métis » et les anglophones les appelaient tous des Half-Breed. Avec le temps, le terme Half-Breed, qui n’est pas très attrayant, a cédé sa place à « Metis ».
Métis de l’Union nationale métisse Saint-Joseph du Manitoba
L’Union nationale est généralement inclusive. Une personne métisse y est acceptée sans trop de contraintes. Mais elle est aussi exclusive car elle n’opère qu’en français.
Métis de la Fédération métisse du Manitoba (FMM)
Cette organisation a beaucoup changé sa dé inition de « Métis » et son mandat depuis sa création pour offrir des services directement à la population métisse du Manitoba. Aujourd’hui, la FMM joue un plus grand rôle dans la revendication des droits et des intérêts des Métis, notamment leurs droits ancestraux. En raison de son mandat qui évolue et du contexte légal toujours changeant au Canada, la FMM change sa dé inition d’après les batailles les plus faciles à gagner.
Droits de chasse
En 1993, M. Powley chasse un orignal et il est arrêté. Son cas va jusqu’à la Cour suprême, où il gagne. Depuis, il faut passer le « test Powley » pour obtenir les droits de chasse métis. Selon la version simple de ce test, un Métis doit s’auto‐identi ier comme Métis, être accepté par sa communauté, et faire partie d’une communauté historique métisse. La FMM a donc changé son vocabulaire de « Nation » à « communauté », puis l’idée de la terre‐patrie, généralement la vallée de la rivière Rouge, a émergé. Plus tard, « communauté » a été rechangé à « Nation ».
Section 35
En 1982, les Métis ont été inclus dans la Charte canadienne des droits et libertés à la Section 35, comme un des peuples autochtones du Canada avec les Première Nations et les Inuits. Avant cet ajout, les Métis n’étaient pas reconnus par le gouvernement canadien. Pire encore, « Métis » était synonyme de traître.
Plus qu’une Nation?
Il existe des groupes de Métis qui ne sont pas représentés par le Ralliement National des Métis. Tous les Métis n’ont donc pas les mêmes droits. Par exemple, un Métis au Manitoba peut chasser presque partout au Manitoba. En Ontario, seuls 1 250 Métis sur plus de 120 000 peuvent chasser, et uniquement dans le nord et l’ouest de leur province. En Saskatchewan, seuls les Métis qui ont gagné un cas dans leur communauté ont le droit de chasse.
Statistique Canada et les autres Métis
Dans le recensement de Statistique Canada, la dé inition de « Métis » est complètement déterminée par la personne qui répond. N’importe qui peut cocher la case « Métis », et le sens de ce mot change selon la personne et sa provenance. Il y a donc plusieurs sortes de « Métis » recensés. J’aimerais terminer en déboulonnant un mythe : celui du sang métis. Tu es Métis car ta mère et/ou ton père sont Métis, non pas car tu as un certain pourcentage de sang des Premières Nations dans tes veines! Ce qui fait que les Métis ont des droits au Manitoba, ce n’est pas le sang, ce sont les ancêtres Métis.