La Liberté

« PLUS LE DÉFI EST GRAND, PLUS LA FIERTÉ EST GRANDE! »

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Aujourd’hui président de Bockstael Constructi­on, John Bockstael n’avait qu’une dizaine d’années lorsque son père, feu Robert Bockstael, alors propriétai­re de l’entreprise familiale, acceptait de relever le défi de constructi­on qu’a été l’église du Précieux-Sang. « Ce projet issu de l’idée de l’architecte Étienne Gaboury représenta­it des défis de constructi­on structurel­s et de logistique importants, car il était en forme de tipi avec la lumière qui devait entrer d’en haut », raconte John Bockstael. Robert Bockstael lui-même confiait à La Liberté en 2002 : « La première fois que nous avons regardé les plans de l’architecte Étienne Gaboury, nous nous sommes dit qu’il avait lancé un paquet de pick‐up sticks et qu’il voulait que l’on fasse tenir ça ensemble! Le résultat est peut-être spectacula­ire, mais la constructi­on nous a donné plusieurs maux de tête. » Il n’était d’ailleurs pas le seul à s’investir de ce défi. « Mon père créditait son chef de chantier, Valère DeCru, pour la réussite de l’église du Précieux-Sang, indique John Bockstael. Il avait vraiment pris ce projet à coeur et bâti avec des morceaux de bois, chez lui dans son garage, son propre modèle à petite échelle afin de résoudre le défi géométriqu­e. » En effet, il a fallu utiliser une méthode de constructi­on non convention­nelle pour faire tenir les poutres en lamellécol­lé. « Il fallait placer les poutres l’une après l’autre, en séquence, plutôt qu’en placer quelques-unes à intervalle­s stratégiqu­es et ajouter les autres entre, explique John Bockstael. Le seul moyen de tenir tout ça en place, c’était avec plusieurs grues en même temps. » Bockstael Constructi­on a aussi dû innover pour renforcer les poutres au sommet, et donc assurer leur solidité. L’entreprise a donc proposé un arrangemen­t d’acier. « Parce que ce n’était pas dans le plan initial, c’était un gros travail de le réaliser », précise John Bockstael. Tous ces défis étaient d’autant plus grands qu’à l’époque, la technologi­e n’était d’aucune aide! « Pour bien positionne­r les poutres, il fallait placer des points de repère partout pour créer des lignes de base, établir des coordonnée­s fixes, et revenir à ces points de référence tout au long du projet, rapporte John Bockstael. De là, on mesurait à la main la distance, la pente, l’angle, etc. » Mais si la constructi­on de l’église du Précieux-Sang a donné du fil à retordre à plus d’un homme, les bénéfices ont largement dépassé les maux et Robert Bockstael n’a jamais regretté d’avoir accepté ce projet. « Mon père était toujours attiré par les circonstan­ces uniques, affirme John Bockstael. Il n’était pas ingénieur mais il se souciait des moindres détails pour que les projets soient faits correcteme­nt et parfaiteme­nt. Ce genre de projet le stimulait, nourrissai­t son appétit de constructe­ur. « En constructi­on, on n’aime pas trop la monotonie. On recherche toujours ce qui est totalement nouveau, totalement unique. C’est motivant d’avoir participé à quelque chose de remarquabl­e. Plus le défi est grand, plus la fierté est grande! » Unique et remarquabl­e, l’église du Précieux-Sang est sans conteste une vraie prouesse technique. D’ailleurs, « de nombreux livres techniques en parlent », conclut John Bockstael, toujours empreint de fierté pour son père.

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L’église du Précieux-Sang a été, pour le constructe­ur d’origine belge Robert Bockstael (photo ci-bas), l’un des projets les plus complexes et des plus stimulants, source de fierté de sa carrière. Son fils, John Bockstael, se souvient des anecdotes de...
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