Enfin une initiative mise en route
Suite au reportage du 20 juin de La Liberté (1), la Ville de Winnipeg s’est activée à étudier des solutions pour que les francophones soient mieux desservis s’ils sont amenés à devoir faire une déclaration d’agression sexuelle à une tierce partie.
L’initiative développée par Justice Manitoba et par le Service de police de Winnipeg qui permet aux victimes de rapporter leur agression sexuelle à une tierce partie sera avantage disponible aux francophones. Le service serait potentiellement offert par Pluri-elles. C’est, du moins, ce qu’a affirmé par courriel Nicole Young, la coordonnatrice des services en français de la Ville de Winnipeg, le 21 juin dernier : « La Direction des services en français, en collaboration avec le Service de police de Winnipeg, étudie un nombre de solutions possibles afin d’assurer que les membres de la communauté francophone ont la possibilité de communiquer dans la langue officielle de leur choix avec l’organisme partenaire responsable du rapport fourni par un tiers. »
Au moment d’écrire ces lignes, les détails des solutions proposées n’avaient pas encore été précisés par Nicole Young et la Police de Winnipeg. Le conseiller municipal de SaintBoniface, Mathieu Allard, a cependant indiqué que « la coordonnatrice des services en français a déjà planifié une rencontre avec Pluri-elles ».
Également responsable du dossier des services en français, il assure qu’« à ce titre, je ferai davantage de lobbying à huis clos auprès du conseil d’administration du Service de police de Winnipeg et auprès du chef de police ». De son côté, le maire Brian Bowman applaudit les efforts de la coordonnatrice des services en français : « J’encourage Nicole Young et la Police de continuer de collaborer pour arriver à une solution ».
Au moment d’aller sous presse, Mona Audet, la directrice de Pluri-elles, n’avait pas eu « signe de vie de la Ville. Je n’ai aucune idée quelle solution sera proposée. Mais je suis très heureuse que le dossier avance. Je suis contente que la Ville fasse un suivi à l’article de La Liberté du 20 juin. « Avant tout, la solution ultime devra tenir compte des besoins des francophones. Il faut que l’organisme tierce partie comprenne la communauté. Et qu’il soit sensible au fait essentiel que tout le monde connaît tout le monde dans la francophonie. Pluri-elles a une excellente compréhension de l’environnement. »
Une mise en perspective qu’appuie Annie Bédard, la directrice de Santé en français Manitoba : « À l’heure actuelle, une victime d’agression sexuelle peut déclarer l’incident à Sage House, au Heart Medecine Lodge et au Klinic Community Health Centre. Klinic ne peut pas offrir un service en français 24 heures sur 24 heures. Le recours à l’interprétation ne va pas encourager les victimes francophones. Ça brise l’intimité et le flot de la communication, qui sont au coeur même de la présence d’une tierce partie.
« On devra soulever cette lacune lors de nos rencontres avec la haute direction de l’Office régional de la santé de Winnipeg et le ministre de la Santé. »
(1) Voir l’article Les francophones encore une fois ignorés, paru dans La Liberté du 20 au 26 juin.