Une cible : un été sans plastique
Ils n’ont pas de cape, pas de superpouvoirs, pourtant ils agissent dans l’ombre pour le bien-être de leur ville. Cam Sheppard et Whitley Schamber, un couple winnipégois militant antiplastique, a créé le mouvement Plastic Free Peg. Plus d’une centaine d’ét
Si vous vous promenez un jour avec Cam Sheppard, il est possible qu’il se penche subitement vers le sol, comme ça, au milieu de la conversation. C’est pour, tout naturellement, ramasser les déchets sur son chemin. Si chez beaucoup les détritus sont devenus un élément de décor au point de ne même plus les remarquer, pour Cam Sheppard et son épouse, Whitley Schamber, nettoyer c’est un véritable réflexe, un devoir, une mission.
« On voyage beaucoup. Ces dernières années, nous avons visité cinq des dix pays les plus pollués par le plastique dans le monde, dont l’Indonésie. On a vraiment vu l’impact que la consommation de plastique a sur la terre, sur les océans. Mais aussi sur la santé des êtres humains. On s’est alors demandé ce qu’on pouvait faire chez nous. »
En mai 2016, Cam Sheppard et Whitley Schamber ont rejoint l’organisme Greenpeace Winnipeg peu de temps après ses débuts. Depuis, leur implication se focalise principalement autour du plastique. En novembre 2016, ils créent leur propre campagne antiplastique : Plastic Free Peg. Leur motivation : réduire, voire éliminer, la consommation de plastique dans la ville de Winnipeg.
« À Winnipeg, nous sommes loin des océans. Alors, nous ne voyons pas vraiment l’impact direct du plastique sur eux. C’est peut-être pourquoi dans des villes comme Vancouver ou Halifax l’action gouvernementale est déjà là, puisque la pollution des océans est devant leurs yeux. Pourtant, nous avons des tonnes de lacs et de rivières au Manitoba. C’est tout aussi important. Et avoir du plastique qui s’incruste dans nos terres, nos champs, c’est tout aussi grave. »
L’année passée, le couple lançait la campagne Plastic Free July. Cam Sheppard explique. « C’est une campagne de sensibilisation mondiale qui a commencé en Australie, en 2011. On a voulu suivre le même format. Il s’agit de solliciter les restaurants à opter pour des pailles biodégradables, et n’en donner aux clients que sur demande. »
36 restaurants de Winnipeg ont participé en juillet 2017. Après cette expérience, quelques chiffres résument un succès : 85 % de ces restaurants continuent le système de paille sur demande, 93 % vont continuer avec l’option biodégradable. Et 100% des participants ont affirmé que les clients ont répondu positivement. « Face à un tel succès, on s’est demandé : Comment peut-on faire encore mieux? Et si on passait d’un mois à deux? »
Cette année, l’initiative est alors devenue Plastic Free Summer. Avec un succès phénoménal : plus de 100 établissements de Winnipeg ont rejoint le mouvement pour l’été 2018. Cam Sheppard est optimiste. « C’est une excellente nouvelle. Les choses changent. Lentement, mais elles changent. Nous n’avons rien entendu de la part de la Ville, mais nous avons beaucoup de soutien. Par exemple, Canada Green Natural Products, une entreprise locale de distribution de produits biodégradables à emporter, offre un rabais aux établissements participants. »
L’engagement de Cam Sheppard et Whitley Schamber est entièrement bénévole. Pour celui qui est enseignant à temps plein, tout est une question de passion. « On veut tout simplement changer les choses. On ne peut pas faire les choix à la place des gens, ni les forcer. Mais on peut leur donner un maximum d’outils. De plus, on voit qu’il y a un intérêt. Le nombre d’abonnés sur nos réseaux sociaux a très fortement augmenté. Les gens lisent, commentent et posent des questions. Ils engagent le dialogue. Et le dialogue, c’est fantastique. C’est par là que tout commence. »
Pour suivre le mouvement de Plastic Free Summer, contactez Cam Sheppard et Whitley Schamber à plasticfreepeg@gmail.com. Plus de renseignements sur leurs initiatives et de conseils pour réduire sa consommation de plastique sur www.plasticfreepeg.org