La Liberté

Après la condamnati­on de Roland Lanoie :

- LAËTITIA KERMARREC lkermarrec@la-liberte.mb.ca

À l’annonce de la sentence de l’abbé Roland Lanoie le 25 juin, l’archidiocè­se de Saint-boniface a immédiatem­ent réitéré « le désir d’être imputable et transparen­t » envers les gens qu’il sert et « de rétablir la confiance avec les individus et la société dans son ensemble ».

La procureure de la Couronne, Dayna QueuaGuzzi, avait requis une peine de prison de 15 mois. Le juge de la Cour provincial­e Ryan Rolston l’a suivi, en ajoutant deux ans de probation afin que la sentence reflète la gravité et la responsabi­lité de l’abbé Lanoie.

Les faits de multiples agressions sexuelles sur mineur se sont produits au Petit Séminaire de Saint-boniface, peu après que l’abbé Lanoie avait été ordonné en 1982. La victime a subi le harcèlemen­t du prêtre jusqu’en 1988.

Par voie de communiqué, Mgr Albert Legatt, archevêque de Saint-boniface, a voulu souligner sa « profonde douleur envers la victime qui s’est présentée, ainsi qu’à sa famille et envers tous ceux et celles qui sont affectés par cette affaire. À ce jour, je continue d’écouter attentivem­ent la victime, de lui exprimer ma compassion et de lui partager mon désir qu’elle puisse apprendre à connaître la paix, la réconcilia­tion et la vraie guérison. »

Richard Fréchette, l’économe diocésain et le porte-parole de l’archidiocè­se, précise que dans le cas de Roland Lanoie, 72 ans, l’église catholique n’a pas engagé un processus de laïcisatio­n, comme l’exige la politique vaticane dans les cas extrêmes.

« L’abbé Lanoie va toujours demeurer prêtre, mais il ne pourra plus jamais exercer ses facultés de prêtre jusqu’à sa mort. Il s’agit d’une suspension complète de ses fonctions. »

Ce n’est pas la première fois que l’archidiocè­se de Saint-boniface doit faire face à une telle situation. Le prêtre René Touchette a été reconnu coupable de pédophilie en 1993, le père Ronald Léger, Clerc de Saint-viateur, en 2016.

Pour Richard Fréchette, « c’est difficile d’avoir à répondre à ces questions encore une fois. Les premiers cas nous avaient déjà beaucoup affectés ».

Car en plus « de laisser des plaies profondes aux victimes », ce type d’agression « crée beaucoup de dommages auprès des gens de bonne foi qui participen­t aux messes et se dévouent corps et âme à faire de bonnes choses. Pour nous tous, catholique­s, c’est dur de devoir vivre de tels tristes évènements.

« C’est pourquoi nous avons mis en place des façons de faire qui vont empêcher que des choses pareilles se reproduise­nt. On a fait beaucoup de chemin depuis 40 ans. Et pour nous c’est important que les gens le sachent.

« Pour toute embauche d’employés, pour tout bénévole prêt à s’engager, un protocole strict est en place, avec une vérificati­on du dossier criminel.

« Entre autres mesures, il y a un programme d’éducation des bénévoles, en particulie­r sur les abus sexuels, suivi d’un examen. »

Pour prendre connaissan­ce de ce protocole, le porte-parole invite les gens intéressés à se rendre sur la page web (1).

« Ce document explique tout ce qu’on a fait au niveau de la protection dans le diocèse. »

Richard Fréchette tient aussi à préciser que « le diocèse de Saint-boniface est le premier au Canada à avoir établi un tel protocole : les autres diocèses nous consultent.

« Notre protocole sera transmis partout dans le pays. Donc Saint-boniface mène un effort canadien envers la protection des enfants. »

(1) archsaintb­oniface.ca>environnem­ent ecclésial sécuritair­e>coordonnat­eur de l’environnem­ent sain>processus d’examen desemployé­s/bénévoles.

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photo : Archives La Liberté Richard Fréchette.
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photo : Archives La Liberté Mgr Albert Legatt.
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