LES GARDIENS DES DEUX PHARES
Sous le double leadership de Walter Kleinschmit et David Dandeneau, Héritage Saint-boniface invite le grand public à s’exprimer sur l’avenir des deux phares historiques : l’ancien Hôtel de Ville et l’ancienne caserne de pompiers.
En janvier s’est déroulée la première phase de consultations publiques au sujet de ces deux édifices phares de Saint-boniface.
Walter Kleinschmit, le président d’héritage SaintBoniface depuis quatre ans, rappelle l’importance de ces étapes.
« Dans l’appel d’offres de la Ville de Winnipeg, le bénéfice communautaire compte pour 40 % dans l’évaluation des propositions. (1)
« On veut vraiment montrer qu’il existe un réel intérêt public pour démontrer l’implication de la communauté et donc pour encourager la Ville à nous écouter.
« Les consultations publiques en ligne seront accessibles jusqu’à la fin août et sont disponibles en anglais et en français.
« Nous avons pu développer ce sondage en ligne grâce à l’appui de la Société de la francophonie manitobaine et Entreprises Riel. C’est un travail partagé. »
Ces consultations feront l’objet d’un document. « Je pense que vers septembre, nous publierons un rapport avec nos recommandations.
« Déjà, nous savons qu’avec la COVID-19, la date butoir des présentations de projets va être reportée.
« Initialement prévue pour février 2020, la Ville avait accepté un premier report pour septembre 2020. La Ville tient à ce que des acheteurs qui étaient motivés le soient toujours.
« Pour que notre sondage ait une mesure de légitimité, on aimerait rejoindre une centaine de personnes. J’ai déjà reçu des courriels de personnes qui nous remercient de lancer cette initiative. »
Walter Kleinschmit tient à soulever un point en particulier.
« Tout à la fin de l’appel d’offres, il est question de l’avenir du jardin des sculptures et des locaux du Festival du Voyageur.
« Dans le sondage, on voulait tout de suite inclure ces éléments pour assurer la meilleure vision pour le carré civique. Puisque nous souhaitons que le jardin des sculptures reste au centre de ce carré.
« Parce que la clé maintenant, c’est d’anticiper pour éviter d’avoir à refaire tout ce processus prochainement. Pour nous, les éléments jardin et locaux du Festival du Voyageur permettent de développer des projets avec une vision plus large.
« Il faut s’assurer que les édifices restent en place pour la préservation du patrimoine. Mais avec une utilisation des structures existantes qui permette une stabilité et une rentabilité. »
C’est avec le même sens pratique que David Dandeneau, le vice-président d’héritage Saint-boniface, aborde les consultations en ligne.
« Les édifices sont le coeur de Saint-boniface. Et bien que les francophones ne soient pas majoritaires, ils prennent par réflexe historique et communautaire le leadership dans ce dossier, dont nous avons dû prendre la responsabilité à la place de la Ville de Winnipeg.
« Le sondage doit nous permettre de répondre aux questions suivantes : Comment et pourquoi veut-on préserver le carré civique? Quelle est la motivation des citoyens?
« Le tout en ayant bien à l’esprit que la préservation n’est pas uniquement désirée pour les francophones. Mais bien pour tous les Manitobains, puisque ce sont des phares de tourisme qui, chaque année, attirent des visiteurs au Manitoba.
« Nous ne voulons pas seulement dire à la Ville et aux acheteurs potentiels : Non, ne détruisez pas les bâtiments. Nous voulons arriver avec des solutions et des compromis, puisqu’il faut être réaliste. J’ajoute que le modèle d’entreprise sociale est assez intéressant dans le cas du carré civique. C’est une piste de réflexion que nous n’écartons pas. Je dirais même qu’il y a quelque chose à développer dans le sens de concilier profit et intérêt communautaire. Ce qui serait le compromis idéal.
« Et pour garder ce sens de compromis bien à l’esprit, le point important à ce stade, c’est la consultation et la perception qui s’en dégagera. »