Désirs de société et homophobie
Madame la rédactrice,
J’ai aimé le dessin de Tadens Mpwene dans La Liberté du 10 au 16 juin, dénonçant le racisme sur fond du Musée canadien pour les droits de la personne.
Le numéro du 1er juillet rapportait le scandale qui a éclaté au même Musée, dont la direction avait ordonné aux guides de cacher les sections sur le mariage entre personnes de même sexe pour plaire aux groupes religieux, aux écoles et aux visiteurs de marque qui ont horreur du sujet.
Inutile de rappeler que le mariage entre personnes de même sexe est un droit reconnu au Canada, alors que l’activité homosexuelle entre adultes consentants est légitime.
Les droits de la personne ne sont pas un menu à la carte dans lequel on choisit son petit repas, sa petite saveur préférée. Or cette discrimination se passait au musée même dont le mandat est de célébrer tous les droits reconnus aux Canadiens. On croirait halluciner. Pourtant, la solution est simple : que ceux qui ne veulent pas reconnaître tous ces droits aillent visiter les institutions qui n’ont pas le mandat de les faire connaître.
On blâme les commissions scolaires, mais ne répondent-elles pas aux désirs des parents? De la société?
Voilà bien la source du sentiment de trahison qui se dégage de ce scandale. Pour paraphraser le Tartuffe du grand Molière : Cachez ces homos que nos yeux ne sauraient voir.
L’homophobie n’a pas dit son dernier mot.