La Liberté

COMMENT DÉNONCER LA VIOLENCE?

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CHANTAL CARRIÈRE-KHAN et CHARLIE DILK, conseiller­s à Pluri-elles :

TARIK DAOUDI, SIMONE MARCOUX, KATE KAB, et MARINA DJURDJEVIC, conseiller­s à Infojustic­e

Rapporter une situation de violence dont on est victime peut être difficile, notamment par peur de représaill­es ou parce que la victime ne veut pas revivre les évènements en les racontant en détails à toutes les étapes du système de justice.

Mais les victimes n’ont pas toujours besoin de se rendre à la police. Quand il ne s’agit pas de violence conjugale, la victime peut choisir de témoigner par le biais d’une tierce partie. Elle s’adresse alors à un organisme habilité,et celui-ci transmet le témoignage à la police en laissant de côté les informatio­ns sur la victime. Ainsi, la victime est plus confortabl­e de se confier.

À Winnipeg, Pluri-elles le fait en français, et Klinic en anglais. Au rural, la Gendarmeri­e royale du Canada peut prendre les appels de tierces parties. Il y a également plusieurs organismes autochtone­s qui le font, dont Nine Circles.

Dans le cas d’un danger immédiat cependant, par exemple si la victime vit avec son agresseur(se), l’organisme a le devoir de rompre la confidenti­alité et d’avertir la police. De même, si des enfants de moins de 16 ans sont impliqués comme victimes ou témoins, les Services à l’enfance et la famille (CFS) ou la police devront être avertis, selon la gravité. D’ailleurs, beaucoup de victimes avec enfants, ou d’amis de victimes, hésitent à rapporter des

Devant une scène de violence impliquant une personne mineure, nous avons tous une responsabi­lité. Dans la législatio­n du Manitoba, La

Loi sur les services à l’enfant et à la famille protège l’enfant. Un témoin qui assiste à la maltraitan­ce d’un enfant est dans l’obligation de communique­r sans délai les informatio­ns qu’il ou elle possède. En effet, il peut y avoir de graves conséquenc­es sur la vie de cet enfant si on ne rapporte pas les violences qu’il ou elle subit.

Mais il peut arriver qu’un témoin ait des doutes. Le mieux à faire dans ces cas-là, c’est de communique­r ses suspicions à la police ou à CFS, qui mènera une enquête. Il en va de même quand une victime adulte situations de violence par peur de voir les enfants enlevés de leur famille. Mais le but de CFS n’est pas de séparer les familles. Ainsi, pendant que la situation de violence se résout, les enfants pourraient par exemple être placés chez un autre membre de la famille, comme des grands-parents. En outre, CFS va aider la victime pour qu’elle soit réunie avec ses enfants au plus vite.

Et si une victime majeure ne veut pas témoigner? Une personne extérieure ne peut pas le faire pour elle, mais elle peut essayer de la convaincre de parler et l’accompagne­r dans sa démarche. Il est important de discuter avec la victime et de respecter son souhait, sauf en cas de danger immédiat. Un témoin peut aussi appeler une ligne de crise ou un(e) conseiller(ère) pour établir un plan de sécurité et de soutien autour de la victime. » se trouve en danger immédiat : on peut communique­r ce qu’on sait à la police, qui prendra en charge le reste. De nombreux organismes dans la communauté sont par ailleurs à l’écoute et prêts à aider toute victime, ou témoin de violence à mieux soutenir une victime, comme les programmes généralist­es Family Violence Prevention Program et sa ligne Ending Violence Manitoba (1 877 977-0007), et Services aux victimes (204 945-6851); Klinic (204 786-8631) et Survivors Hope (204) 753-5353), spécialisé­s dans les cas de violence sexuelle; Jeunesse j’écoute (1 800 668-6868) pour les jeunes; et bien sûr Plurielles, où on peut notamment recevoir du soutien en français. »

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