La Liberté

VICTIME DE VIOLENCE, QUELS SONT MES DROITS?

TARIK DAOUDI, SIMONE MARCOUX, KATE KAB, ET MARINA DJURDJEVIC, conseiller­s à Infojustic­e Manitoba :

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Les lois du Manitoba sont là pour protéger les victimes de violences en toutes circonstan­ces. Tout d’abord, protéger leur droit à l’informatio­n : c’est-à-dire, qu’en tout temps, elles peuvent obtenir des informatio­ns sur le système de justice, les organismes et programmes auxquels elles ont accès. Mais aussi, elles ont le droit de déposer une plainte quand elles le souhaitent.

Ensuite, lorsqu’il s’agit de quelqu’un quelqu’un qui a subi des violences conjugales, la victime est en droit de demander un congé de son travail pour lui laisser le temps d’aller chercher de l’aide à l’extérieur, comme obtenir des soins médicaux, de l’aide d’un organisme, du counseling psychologi­que, des services juridiques, ou encore déménager.

Toutefois, ce droit ne peut s’appliquer que si l’employé est dans l’entreprise depuis au moins 90 jours, et ce congé peut durer jusqu’à dix jours consécutif­s ou par intermitte­nce.

De même, en cas de violence conjugale, une victime a le droit de mettre fin à son contrat de location de logement avant échéance.

En effet, quand on signe un bail en temps normal, on est tenu de payer le loyer jusqu’à la fin du contrat, qui est en général d’une durée d’un an. Mais s’il s’avère que la sécurité d’un des conjoints, ou celle de ses enfants, est à risque, il ou elle peut mettre fin à la convention de location et partir. Pour exercer ce droit, il faut :

• Remplir le formulaire de demande de certificat disponible à l’adresse https://www.gov.mb.ca/ justice/crown/victims/tenancy/index.fr.html Envoyer ce formulaire complété à Services aux victimes, par courriel à Victimserv­icescourto­rders@gov.mb.ca ou par courrier à Services aux victimes de Justice Manitoba, 405, Broadway, bureau 1410, Winnipeg (MB) R3C 3L6

Donner un préavis à son propriétai­re. Celui-ci est généraleme­nt d’un mois.

Par la suite, il est fortement recommandé de communique­r avec la police pour dénoncer la violence subie.

Enfin, une victime a le droit de demander une ordonnance de protection pour sa sécurité ou celle de ses enfants. C’est un document juridique délivré par un juge de paix, à partir de preuves soumises sous serment par la personne demandeuse qu’elle a subi des violences et pense que cela va continuer. Ce procédé est simple, sans frais, rapide et ne nécessite pas un avocat. La décision de l’accorder ou non est fondée sur la prépondéra­nce des probabilit­és que l’ordonnance soit justifiée.

Ces ordonnance­s peuvent être délivrées à un adulte, mais également à un enfant dans le besoin. Elles sont utilisées pour interdire à l’agresseur de venir sur le lieu de vie ou de travail de la victime, ou d’entrer en contact avec la victime d’une façon ou d’une autre. Pour sa part, une fois qu’il ou elle est informé(e) de cette ordonnance, l’agresseur(se) présumé(e) a 20 jours pour demander une requête d’annulation ou de modificati­on des conditions à la Cour. Dans ce cas, une audience sera tenue. Il n’y aura pas d’enquête de police ou de justice, le ou la juge rendra sa décision selon les preuves fournies et le témoignage de chacun, sur le principe de la prépondéra­nce des probabilit­és. L’ordonnance de protection relève du droit civil et non criminel. Si elle n’est pas respectée en revanche, l’affaire devient criminelle. En attente de l’audience, l’ordonnance reste en vigueur.

Quant au témoin d’un acte de violence qui choisit de le dénoncer, il ou elle a le droit de cacher son identité pour ne pas subir de représaill­es.

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