L’Alberta s’est dotée d’une politique sur les services en français
Christian Deron, coordinateur des relations gouvernementales à la Fédération des francophones de la ColombieBritannique. La ColombieBritannique, qui compte 350 000 parlants-français au recensement de 2011, est désormais la dernière province du Canada à n’avoir ni une politique ni une loi sur la francophonie. Comment allez-vous procéder pour obtenir une loi ou une politique sur les services en français?
Nous sommes très proches d’une grande consultation communautaire hors des institutions, qui sera lancée dans quelques semaines. Nous allons ensuite compiler les données, qui seront obtenues à travers les médias sociaux, pour établir les priorités des francophones en Colombie-Britannique. On pourra ainsi aller au gouvernement, lui présenter des données tangibles et dire : « voici ce dont on a besoin ».
Nous nous inspirons entre autres des francophones de l’Îledu-Prince-Édouard, qui ont procédé avec des demandes au gouvernement cas par cas, par rapport à des services particuliers, afin de se créer une certaine crédibilité et un certain respect, avant de demander une loi.
Aubrey Cormier, directeur général de la Société SaintThomas-d’Aquin, porteparole des acadiens et francophones à l’Île-duPrince-Édouard (IPÉ). L’IPÉ a adopté une loi sur la francophonie en 2000, mais celle-ci n’a jamais été promulguée. En 2013, une loi sur les services en français que vous qualifiez « d’innovatrice », conçue par Me Michel Bastarache, est adoptée à l’IPÉ. Quelles sont les particularités de son développement, à retenir pour la francophonie ailleurs au Canada?
Cette nouvelle loi désigne des services à offrir en français plutôt que des régions francophones et acadiennes. Elle se base sur les besoins prioritaires de la communauté. Ainsi la clientèle desservie ne doit pas compter sur la bonne volonté du fonctionnaire pour obtenir des services en français.
Elle indique aussi les secteurs où il y a un besoin d’investir des ressources. On a démontré le besoin des secteurs avec des consultations publiques, des sondages et en relayant la valeur ajoutée de la francophonie. Notons que sur les 1,3 million de visiteurs annuels de l’IPÉ, 25 % sont francophones.