Trump et la loi des conséquences imprévues
Au lieu de provoquer un effet d'entraînement, l'abandon de l'Accord de Paris par le président Trump a poussé la communauté internationale à se serrer les coudes et à raffermir son appui. Aux États-Unis même, on a vu plusieurs états et grandes villes redoubler d'efforts pour respecter les engagements de l'Accord.
Dans les jours qui ont suivi l'assermentation de Trump, de nombreux chefs de gouvernements étrangers se sont précipités à la Maison-Blanche, espérant établir des rapports de confiance avec la nouvelle administration. Si le Président les a rassurés, ce fut de courte durée. En Europe, Trump a démontré sa profonde ignorance et son manque de loyauté. Madame Merkel, la chancelière de l’Allemagne, fut la première à dire ouvertement qu’on ne peut plus se fier aux États-Unis.
Le Canada a emboîté le pas avec le discours très remarqué du 6 juin de Chrystia Freeland, la ministre des Affaires étrangères, sur la politique étrangère. Fait sans précédent, ce discours est commenté sur tous les grands réseaux de nouvelles aux États-Unis. Ils abondent tous dans le même sens : "Even Canada…" Même le Canada, ce fidèle allié de toujours, prend ses distances.
Les attaques incessantes de Trump contre les médias traditionnels ont poussé ceux-ci à rehausser la qualité de leurs reportages. Fox News, le réseau de propagande d'extrême droite qui domine les cotes d'écoute depuis plus d'une décennie, dégringole au troisième rang derrière CNN et MSNBC.
À son insu, le démagogue de la Maison-Blanche aura donc renforcé l’Accord de Paris, accru l’influence des leaders européens, poussé le Canada à diversifier ses partenaires commerciaux, et augmenté l'influence des médias qui contribueront éventuellement à sa déchéance.