La Liberté

Roger Lafrenière à la Cour fédérale

- Daniel BAHUAUD redaction@la-liberte.mb.ca

Un Manitobain a été nommé juge à la Cour fédérale, le 9 juin. Originaire de SainteAnne, le juge Roger Lafrenière accède ainsi à cette cour qui entend les causes et litiges qui relèvent des compétence­s fédérales comme les langues officielle­s et les Premières Nations.

Le juge Roger Lafrenière est entré en poste dès sa nomination le 9 juin par Jody Wilson-Raybould, la ministre de la Justice et procureure générale du Canada.

Pour le Manitobain âgé de 59 ans, il s’agit « d’un grand honneur. » « Je suis heureux de pouvoir continuer de servir la Cour fédérale. Son champ de compétence est vaste. Je pourrai potentiell­ement trancher sur des causes touchant les droits linguistiq­ues ou encore ceux des Autochtone­s et des réfugiés. La Cour entend tout litige intenté contre la Couronne fédérale. Je crois que j’ai beaucoup à contribuer d’ici mes 75 ans, l’âge de la retraite obligatoir­e d’un juge de la Cour fédérale. »

La Cour fédérale a été établie en 1971 (1). Elle est composée d’un juge en chef et de 36 juges. Étant donné son champ de compétence, elle peut siéger n’importe où au Canada pour entendre toute cause ou litige qui se rapporte aux responsabi­lités du gouverneme­nt fédéral. Ainsi, les causes touchant la sécurité, la défense nationale, l’environnem­ent, l’immigratio­n, la pêche et les océans, les élections, les langues officielle­s, la Charte canadienne de droits et libertés, la propriété intellectu­elle, les Premières Nations etc. y sont entendues. Le juge Lafrenière connaît bien la Cour fédérale, ayant été nommé un des six protonotai­res de la Cour à Toronto. En 2005, il a été affecté à Vancouver.

« J’occupais le seul poste de la Cour fédérale dans l’Ouest canadien. Maintenant que je suis juge, je devrai siéger à Ottawa. Comme juge à la Cour, je pourrai entendre et trancher sur le fond, c’est-à-dire définitive­ment. Lorsque j’étais protonotai­re, j’avais un certain pouvoir décisionne­l, mais il était limité. J’entendais des causes jusqu’au montant de 50 000 $. »

À titre de protonotai­re, le juge Lafrenière a souvent offert des sessions de formations aux juges sur des sujets comme le droit autochtone, la gestion des cas et les recours collectifs. Il a par ailleurs siégé à de nombreux comités de la Cour, notamment le Comité de liaison entre la Cour et le barreau en droit autochtone.

Le juge Lafrenière souligne que ses racines métisses ont « rendu mon travail plus facile lors de médiations avec des communauté­s autochtone­s ». « J’ai parfois rappelé que je suis descendant d’Antoine Lafrenière, un Métis de Lafontaine, en Ontario. Je ne suis pas un Métis de la Rivière-Rouge, mais je ne suis pas pour autant moins fier de ma famille, de mon patrimoine et du Manitoba. »

En fait, lorsqu’il s’est établi au Manitoba, en 1870, Antoine Lafrenière, son épouse Madeleine et leur fils Olivier ont fondé le village de Saint-Léon. Le juge Lafrenière a toutefois grandi à Sainte-Anne puisque son père, le docteur Robert Lafrenière s’y était établi en 1956 pour se joindre au docteur Francis Doyle à la Clinique de Sainte-Anne.

Le juge Roger Lafrenière a été admis au Barreau du Manitoba en 1983. Après cinq ans de pratique privée, il s’est joint au ministère fédéral de la Justice à Winnipeg. Son travail l’a ensuite conduit à Ottawa et de nouveau à Winnipeg, en 1997, lorsqu’il a été nommé directeur du bureau régional de Winnipeg. Nommé protonotai­re de la Cour fédérale en 1999, il est désormais juge.

(1) La Cour fédérale remplace l’ancienne cour de l’Échiquier établie en 1875.

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Photo : Gracieuset­é le juge Roger Lafrenière Le juge Roger Lafrenière.

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