La Liberté

Dans les bras de Dame nature

Le 26 mai dernier, Jean-Pierre Parenty inaugurait une exposition de ses photos dans un bar du centre-ville de Winnipeg (1). Une première pour ce photograph­e profession­nel, passé par l’école des autodidact­es, et happé par les battements de la faune canadie

- Léo GAUTRET presse1@la-liberte.mb.ca

«Ma femme m’a demandé il y a quelques temps : ‘’Qu’est ce qui te passionne le plus?’’ J’y ai réfléchi pendant quelques jours, et je me suis dit : ‘’C’est la nature’’. » Une vérité qui saute aux yeux, dès qu’on passe la porte de l’entreprise de Jean-Pierre Parenty, rue des Meurons. Sur chaque mur un moment, une rencontre, un paysage, une émotion, que le photograph­e autodidact­e a su traduire en une image.

« Je suis quelqu’un de très visuel, qui lit très peu. » Un comble quand on sait que la vie de l’homme d’affaires s’est construite autour de l’écrit, et de Parenty Reitmeier, l’entreprise de traduction qu’il a créée il y a 25 ans. Loin de l’hyper connexion qui le lie aux centaines de traducteur­s qu’il emploie à travers le monde, le passionné de 63 ans trouve son équilibre au milieu de la nature.

Enfant, dans sa ferme familiale de Saint-Pierre-Jolys, il est déjà au contact des animaux. Aujourd’hui, c’est la nature sauvage qui l’intéresse. Celle qui se mérite, et pour laquelle il ne compte pas ses efforts. « Ça représente énormément de travail, pour préparer l’équipement, trouver le bon guide, et apprendre à manier l’appareil. »

Ses deux objectifs pendus à ses épaules, Jean-Pierre Parenty enchaîne les expédition­s sauvages aux côtés de guides expériment­és, au Canada et dans le monde. « Tout a commencé il y a quinze ans, lors de mon premier safari en Afrique. J’étais parti avec mon appareil photo, et je suis revenu avec une soixantain­e de pellicules à faire développer. »

Au fil de ses voyages, la lubie devient passion. Sa fascinatio­n pour l’état sauvage, mystique. « Il y a une connexion entre moi et les animaux. Comme si on communiqua­it. » Des rencontres uniques qu’il a pu capturer à travers la lentille de son objectif. « La photo c’est une lumière, des lignes et un moment. Le but c’est d’attraper ce moment. Je me souviens de chaque clic. » Quelques minutes pendant lesquelles le temps semble s’arrêter, comme ce jour où il longe les côtes rocailleus­es de l’Ile de Baffin.

« On était sur un zodiac avec mon guide. On prenait des photos d’icebergs jusqu’au moment où l’on aperçoit un petit point blanc, à deux kilomètres de là. » Quelques coups d’accélérate­urs plus tard, une silhouette se dessine, un ours blanc. « C’était un gros mâle d’au moins 400 kilos. Nous étions à 60-70 mètres, il nous sentait. Il a très peu bougé. C’est comme s’il posait pour nous. Pendant 10 minutes j’ai dû prendre au moins 300 photos. » Un trophée qu’il expose dans une des salles de conférence de son entreprise. « C’est sûrement ma plus belle photo, mon plus beau souvenir. »

Concentré depuis trois années sur la faune canadienne, Jean-Pierre Parenty expose jusqu’au 21 juillet au X-Cues Cafe Lounge de Winnipeg, certains de ses plus beaux clichés. « En hiver, les animaux du Canada sont très beaux, très forts, malgré les -40° C. Ça fait un très beau contraste. »

Sur le sentier de la retraite, le photograph­e manitobain se projette plus que jamais dans les bras de Dame nature. « Mes prochains voyages, ce sera pour trouver des loups blancs arctiques, et des grizzli au Yukon. J’aimerais aussi pouvoir photograph­ier des boeufs musqués un jour. »

(1) Exposition au X-Cues Billiards & Cafe, 551, avenue Sargent, jusqu’au 21 juillet. Gratuite et ouverte à tous.

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Photo : Léo Gautret Photograph­e chevronné, explorateu­r de la faune sauvage, Jean-Pierre Parenty expose une douzaine de ses clichés, mettant en scène la nature canadienne.
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