La Terre de chez nous

30 % plus cher pour le kilo d’oeuf liquide

- YVON LAPRADE

La « crise des oeufs » qui frappe de plein fouet les producteur­s avicoles américains a fait bondir de 30 % le prix du kilo d’oeuf liquide acheté par les boulangeri­es et pâtisserie­s.

« À cause de la grippe aviaire et ses répercussi­ons, les prix sont en forte hausse au Québec, et ils vont le demeurer au moins pour les six prochains mois », explique en entrevue à la Terre le directeur général du Groupe Prestige, Denis Landry.

C’est ainsi que le kilo d’oeuf liquide acheté par les boulangeri­es et pâtisserie­s se vend au prix de 2,50 $ depuis deux mois, ce qui contribue à augmenter les coûts de production des entreprise­s alimentair­es.

Denis Landry évite toutefois de dramatiser la situation. « Nous avons eu une rencontre avec notre fournisseu­r [Vitoeuf, à Saint-Hyacinthe], il y a 15 jours, et il nous a rassurés, mentionne-t-il. Il ne semble pas y avoir de problème d’approvisio­nnement en vue pour le moment. »

Le regroupeme­nt d’achat compte une quarantain­e de PME qui affichent des ventes globales de 225 M$. Parmi celleslà : La Petite Bretonne, à Blainville, Pâtisserie Gaudet, à Acton Vale, Pâtes et Croûtes L.B., à Bouchervil­le, et Boulangeri­e St-Donat, dans Lanaudière.

« Ce n’est pas la première fois que nous sommes confrontés à des fluctuatio­ns de prix de la matière première, soumet Denis Landry. Cette fois, ce sont les oeufs liquides et la grippe aviaire. On a déjà vu le prix du sucre augmenter de 125 %. »

« On en voit de toutes les couleurs dans le marché des ingrédient­s de base, que ce soit les oeufs, le blé, le sucre ou les huiles, énumère Denis Landry. Il faut prendre du recul et tenter de faire une analyse sur un horizon plus large, pour éviter de trop s’inquiéter quand les prix se gonflent soudaineme­nt. »

Même son de cloche au Conseil de la transforma­tion agroalimen­taire du Québec (CTAQ). « On a observé, au cours des deux dernières années, des courbes d’augmentati­on [pour les oeufs liquides] de l’ordre de 25 à 30 %, rappelle Dimitri Fraeys, viceprésid­ent, Innovation et affaires économique­s. Depuis quelques semaines, ces hausses sont plus marquées. »

Denis Landry convient néanmoins que le portrait d’ensemble n’est pas rose du côté américain. Craint-il que la crise chez nos voisins du Sud franchisse la frontière canado-américaine?

« Nous sommes dépendants de ce qui se passe aux États-Unis, répondil. On peut espérer que tout va rentrer dans l’ordre au cours des prochains mois. »

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