Une invention québécoise s’impose
QUÉBEC — La classification du sirop d’érable n’est pas chose facile et la quinzaine de classificateurs du Centre ACER suffit à peine à la tâche. Pour ajouter au défi, un record de 4 000 demandes de révision a été enregistré cette année.
« C’est la quadrature du cercle et il y aura une limite au modèle existant », prévient le directeur général du Centre ACER, Yves Bois. Celui-ci estime que l’augmentation anticipée de la production ainsi que l’ajout de nouveaux contrôles, notamment pour le plomb, ne viendront qu’amplifier le défi.
Le SpectrACER, une invention toute québécoise, a-t-il souligné, permettrait à lui seul de classer la moitié de la production actuelle, soit environ 100 000 barils. L’instrument a été mis au point par les spécialistes du Centre ACER en se basant sur les dizaines de milliers d’échantillons collectés au Québec. « Cela nous a permis de développer une expertise unique sur les arômes du sirop et la signature des sucres », a fait valoir Yves Bois devant une partie des 400 participants inscrits au premier Symposium international de l’érable.
Le SpectrACER, un outil scientifique innovant, selon Yves Bois, faciliterait le classement du sirop. L’appareil, qui parvient à un résultat identique 99 % du temps, pourrait être mis en service le printemps prochain. Il pourrait notamment permettre de centraliser le travail de classification tout en réduisant le nombre de demandes de révision.
« Il est capable de détecter s’il y a un défaut de saveur. Notre seul bogue, c’est le VR5 », a admis Yves Bois.
Le Centre ACER a par ailleurs concrétisé la création d’une sonde afin de détecter ce type de sirop dit industriel. Parvenu à l’étape de la commercialisation, l’outil pourrait être offert à un prix abordable, soit environ 1 000 $. Reste à confirmer la demande et le besoin.
« La sonde découle de nos travaux sur le SpectrACER et on est capables d’avoir quelque chose de simple », conclut Yves Bois.