Une entente est conclue
Après des centaines d’heures de négociations et de manifestations, sans oublier le grand nombre de courriels, de publications Facebook et de discussions, c’est fait : un accord de principe national a été signé entre les représentants des producteurs laitiers canadiens et les associations de transformateurs laitiers du Canada.
L’entente comprend la création « d’une stratégie des ingrédients », mais il est impossible pour l’instant d’en connaître les détails. Celle-ci sera rendue publique après sa ratification finale par toutes les parties. Cette démarche devrait cependant être rapide puisqu’il est prévu que l’accord sera mis en oeuvre dès le 1er septembre prochain.
L’entente s’est conclue juste à temps pour l’assemblée générale annuelle (AGA) des Producteurs laitiers du Canada (PLC), qui a eu lieu les 12 et 13 juillet derniers à l’Île-du-Prince-Édouard. Des producteurs de partout au pays s’y étaient réunis.
Isabelle Bouchard, directrice des communications des PLC, fait remarquer que l’entrée en poste d’un nouveau directeur à l’Association des transformateurs laitiers du Canada et l’arrivée de la nouvelle directrice générale aux PLC auraient contribué à la conclusion de l’accord, qui, rappelons-le, en est à sa troisième ronde de négociations (voir autre texte). Dans le communiqué de presse, les parties mentionnent l’importance pour l’industrie de s’adapter à l’évolution du marché et d’investir dans son développement.
« Une entente positive »
L’entente demeure secrète pour l’instant, mais un participant qui était sur place et qui exige l’anonymat a révélé quelques détails à la Terre. « Lors des négociations, les délégués québécois étaient parmi les plus exigeants. Ils voulaient perdre le moins possible et obtenir davantage. Le fait qu’ils soient généralement satisfaits de l’entente donne un indice qu’elle est plus positive que négative », a commenté ce participant.
Cette source a mentionné que des concessions ont été faites sur la classe des protéines, mais qu’il y a eu aussi des gains sur la matière grasse. De plus, l’entente prévoirait la création d’une nouvelle classe de lait dotée d’un mécanisme de protection qui l’empêcherait d’affecter les volumes destinés aux autres classes existantes.
Joint quelques minutes après l’annonce, Bruno Letendre, président des Producteurs de lait du Québec, s’est dit satisfait. « On conserve les acquis de la gestion de l’offre. » Mais il a aussitôt ajouté que « certains producteurs ont montré de grands signes d’impatience durant les négociations. Attendons de voir ce qu’ils en pensent avant de déboucher la bouteille de champagne. »
Lait diafiltré
Au sortir de l’AGA de ses membres, le président Wally Smith a mentionné à La Presse canadienne que cette entente ne déchargeait pas le gouvernement canadien de sa responsabilité de contrôler les importations de lait diafiltré. Les Producteurs de lait du Québec somment aussi le fédéral d’agir. « Malgré l’entente, le gouvernement doit jouer son rôle et régler l’enjeu du lait diafiltré en appliquant correctement sa réglementation sur la composition des fromages », a fait valoir Alain Bourbeau, directeur général de l’organisation.