Néonics : le ministre poursuit son analyse
Pour le ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis, les néonicotinoïdes utilisés comme traitement des semences ne sont plus l’ennemi numéro un de l’État.
« Nous n’avons pas les chiffres concernant les populations d’abeilles sauvages, mais les colonies domestiques sont en hausse. Si les mortalités avaient continué d’augmenter, il y aurait eu urgence. Or, la situation semble se trouver dans une direction qui vient de changer », révèle le ministre. Il ajoute qu’avant de prendre des mesures pour contrer l’utilisation de ce type d’insecticide, le gouvernement veut comprendre pourquoi les populations d’abeilles ont augmenté.
L’annonce de la Stratégie québécoise sur les pesticides 2015-2018, dont le cadre réglementaire sera connu sous peu, a confirmé la volonté du gouvernement de réduire l’utilisation des néonicotinoïdes. Elle prévoit certaines mesures comme obliger les agriculteurs à obtenir la justification d’un agronome avant d’employer des néonics.
Est-ce que toutes les mesures destinées à restreindre l’usage de ces insecticides sont toujours au menu? « Disons qu’on prend notre gaz plus égal », a répondu Pierre Paradis, qui privilégie pour l’instant une démarche volontaire plutôt que coercitive. Le ministre n’oublie pas de mentionner au passage la réglementation ontarienne qui vise à réduire de 80 % les superficies cultivées avec des semences de maïs et de soya traitées aux néonics. Pour lui, c’est une source d’inspiration. « Surtout qu’elle vient de passer le test des tribunaux », ditil. Un élément digne d’intérêt pour l’ancien avocat Pierre Paradis.
Atrazine et autres
Concernant les pesticides les plus à risque, le ton du ministre est clair : ils passeront dans le tordeur. « Le gouvernement est là-dessus », a-t-il révélé à la Terre, ajoutant que « les rapports scientifiques nous convainquent que ces produits ont de fortes probabilités de causer le cancer chez la population, à commencer par les agriculteurs eux-mêmes. Il faut agir. »
Est-ce que la réglementation destinée à encadrer les pesticides sera connue sous peu? « Disons que le dossier chemine avec un degré important de priorité. Nous avons plusieurs médecins dans le cabinet et ce sujet est pris très au sérieux. »
La prochaine étape
Le gouvernement québécois cherche actuellement à moderniser et à renforcer la Loi sur les pesticides, notamment en instaurant un système de sanctions administratives pécuniaires qui seront imposées aux producteurs fautifs. Il travaille également à modifier le Code de gestion des pesticides.