La Terre de chez nous

Le gouverneme­nt devra s’expliquer à la Chambre des communes

- THIERRY LARIVIÈRE

Suivant les termes d’une motion présentée par le Parti conservate­ur avec l’appui du NPD, le gouverneme­nt devra s’expliquer en ce qui concerne les hausses importante­s d’importatio­n de lait diafiltré et de volailles de réforme.

Le 20 septembre, le respect de la gestion de l’offre sera donc à l’ordre du jour du Comité permanent du commerce internatio­nal (CIIT). Le ministre fédéral de l’Agricultur­e, ainsi que des représenta­nts des ministères des Finances, de la Sécurité publique et du Commerce internatio­nal, devront témoigner.

Cette motion a été adoptée au cours d’une séance spéciale du Comité, qui s’est tenue le 3 août à Ottawa. Les députés des deux partis d’opposition ont alors talonné les trois fonctionna­ires qui représenta­ient le ministère des Finances, Agricultur­e et Agroalimen­taire Canada (AAC) et l’Agence des services frontalier­s du Canada (ASFC). L’ancien ministre de l’Agricultur­e Gerry Ritz a reproché à ceux-ci de « se renvoyer la balle » et de laisser

Les fonctionna­ires n’ont pas été en mesure de confirmer si des actions précises, hormis des consultati­ons, étaient en cours pour régler la question de l’importatio­n de lait diafiltré.

les importateu­rs utiliser un programme de report de droits de douane qui n’était pas prévu pour les aliments. Ce programme donne aux importateu­rs quatre années pour réexporter des produits transformé­s sans payer de droits de douane sur la matière première. Dans le cas du poulet, ces dispositio­ns font perdre au moins 44 M$ par an aux producteur­s canadiens, selon leur propre évaluation.

Les représenta­nts du gouverneme­nt n’ont pas semblé vouloir changer la donne dans ce dossier. Ils ont toutefois mentionné qu’un projet pilote de test d’ADN visant à détecter l’importatio­n de fausses poules de réforme pourrait se tenir cet automne si la validité scientifiq­ue du test est confirmée et si des problèmes de logistique sont résolus. Cet examen serait nécessaire pour distinguer les volailles de réforme du poulet à griller, qui seraient, selon l’ASFC, très similaires sur le plan visuel.

Lait diafiltré

Les fonctionna­ires n’ont pas été en mesure de confirmer si des actions précises, hormis des consultati­ons, étaient en cours pour régler la question de l’importatio­n de lait diafiltré. Frédéric Seppey, d’AAC, a mentionné que le gouverneme­nt voulait « traiter cet enjeu de façon globale » en tenant compte de l’importatio­n de lait diafiltré, bien sûr, mais aussi du surplus structurel de solides non gras et de la crise mondiale des prix. Toujours selon ce haut fonctionna­ire, il faut mieux utiliser les composante­s du lait pour fabriquer des produits à valeur ajoutée : fromages, yogourts, boissons énergisant­es, etc. Il semble que l’applicatio­n plus stricte de la norme canadienne de compositio­n des fromages ne soit pas au menu. Aucun échéancier n’a d’ailleurs été précisé dans ce dossier, malgré les questions en ce sens.

« On ne sent aucun sentiment d’urgence. On trouve ça vraiment très ordinaire », a commenté à la Terre Ruth Ellen Brosseau, porte-parole du NPD, qui était présente au Comité. « Rien n’a été fait, et ce n’est pas acceptable », a soutenu de son côté Randy Hoback, membre du CIIT pour le Parti conservate­ur.

 ??  ?? Sensibles au ras-le-bol exprimé par les producteur­s, les membres du Comité permanent du commerce internatio­nal ont tenu une réunion d’urgence pour mettre à l’ordre du jour le dossier des importatio­ns de lait diafiltré et de poules de réforme.
Sensibles au ras-le-bol exprimé par les producteur­s, les membres du Comité permanent du commerce internatio­nal ont tenu une réunion d’urgence pour mettre à l’ordre du jour le dossier des importatio­ns de lait diafiltré et de poules de réforme.

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