DES SOLUTIONS POTENTIELLES
Les entomologistes québécois sont à la recherche de méthodes de lutte pour atténuer l’impact de la punaise marbrée lorsqu’elle sera bien implantée chez nous. Tous s’entendent pour dire que cet insecte fera bientôt son entrée au Québec, mais il faudra un peu de temps avant que cela devienne problématique. « On cherche des solutions, car on sait que ça s’en vient. Cependant, sous nos latitudes, la punaise marbrée ne devrait produire qu’une génération par année. On sait déjà qu’elle est capable de survivre à nos hivers », précise Gérald Chouinard. Dans les pommiers nains, M. Chouinard fait des essais de lutte par exclusion. « Depuis 2012, on fait de la culture sous filet. On obtient de bons résultats avec les ravageurs les plus importants de la pomme. Et on sait que ce sera efficace contre la punaise marbrée », affirme-t-il. Les entomologistes étudient notamment les réactions de l’insecte au type de filet : grosseur de la maille, couleur, usage de répulsif naturel (comme l’extrait de poivre), etc. Le laboratoire de Jacques Brodeur soumet également le ravageur à des biopesticides à base d’huiles essentielles. Une autre voie étudiée par Jacques Brodeur est l’utilisation de parasitoïdes indigènes. Ainsi, l’équipe du chercheur tente de sélectionner des souches de parasitoïdes qui pourraient s’attaquer aux oeufs de la punaise marbrée et y compléter leur cycle de reproduction. Pour l’instant, on a identifié un parasitoïde qui repère et attaque les oeufs de la punaise marbrée, sans toutefois pouvoir s’y reproduire. « Ce serait un parasitoïde “avorteur” », précise M. Brodeur. Il faudrait réussir à élever de nombreux individus de cette espèce et à les relâcher dans les champs. Aux ÉtatsUnis, un parasitoïde d’Asie, présent à l’état indigène dans l’Ouest américain, semble prometteur. L’espèce fonctionne bien mais, comme elle est généraliste, elle s’attaque également aux punaises indigènes. Jacques Brodeur est relativement optimiste quant à la découverte d’un parasitoïde efficace pour lutter contre la punaise marbrée. Les superficies en cultures menacées sont importantes, ce qui attire les investissements visant à trouver des solutions.