La Terre de chez nous

Tempête autour de la mention « Produit du Québec »

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Malgré le revirement du ministre Pierre Paradis qui veut réintrodui­re l’étiquetage obligatoir­e des fruits et légumes en vrac comme « produits du Québec », le président de l’Union des producteur­s agricoles (UPA) demeure sur ses gardes.

« Il n’y a pas de politique claire au MAPAQ [ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec], que ce soit pour l’étiquetage de la provenance des produits ou pour la sécurité du revenu », estime Marcel Groleau, qui ajoute que le retrait de l’obligation d’étiqueter les produits du Québec n’avait « aucun sens » et n’était pas cohérent avec la volonté du ministre d’étiqueter les organismes génétiquem­ent modifiés pour donner plus d’informatio­n aux consommate­urs.

Le président de l’UPA constate aussi l’absence d’échéancier pour corriger la situation actuelle. « S’il attend en décembre, qu’est-ce qu’il va se passer d’ici là? » demande-t-il, faisant valoir que le gouverneme­nt aurait pu publier dès maintenant une modificati­on réglementa­ire dans la Gazette officielle du Québec et procéder rapidement par la suite.

Impacts sur le commerce

Marcel Groleau suspecte fortement que le MAPAQ a abrogé le Règlement sur les fruits et légumes frais dans le contexte de l’Accord sur le commerce intérieur (ACI) canadien. Il explique que les négociatio­ns de l’ACI se font par l’« approche négative » qui veut que tous les règlements qui représente­nt des entraves au commerce soient éliminés, à moins que la province tienne à les conserver et qu’elle demande l’accord des autres partenaire­s pour ce faire. Or, le document d’analyse du Règlement sur les fruits et légumes réalisé par le MAPAQ en 2015 parle bel et bien de « contrainte­s » au commerce qui doivent être levées.

La question du gaspillage des fruits et légumes moches n’est pas le seul aspect traité dans ce document visant à justifier l’abrogation complète du règlement cité plus haut. « C’était la justificat­ion qui passe bien d’un point de vue populaire, mais il y avait beaucoup plus que ça », estime Marcel Groleau, qui fait valoir que plusieurs légumes moches trouvaient de toute façon déjà un débouché en transforma­tion.

Le président s’inquiète aussi d’un autre aspect de l’ancien règlement qui obligeait les détaillant­s à séparer les différente­s catégories de qualité dans les étals. « Est-ce que l’arrivée des catégories inférieure­s va mener à une baisse générale de prix? » s’interroge le président.

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