La Terre de chez nous

Les détaillant­s n’ont pas été consultés

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@laterre.ca THIERRY LARIVIÈRE tlariviere@laterre.ca

« Je n’ai pas été consulté et Sophie Perrault, la présidente-directrice générale de l’Associatio­n québécoise de distributi­on des fruits et légumes du Québec, qui normalemen­t aurait dû l’être, ne l’a pas été non plus », assure le président de l’Associatio­n des détaillant­s en alimentati­on du Québec (ADAQ), Florent Gravel.

Visiblemen­t, toutes les avenues n’ont pas été étudiées par le ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec (MAPAQ) avant d’abroger le Règlement sur les fruits et légumes frais le 4 août dernier. Lorsque la Terre a révélé en exclusivit­é sur son site Internet, le lundi 8 août, que le MAPAQ abrogeait par le fait même l’obligation d’indiquer la mention « Produit du Québec » sur les fruits et légumes frais, les médias sociaux se sont enflammés. Deux jours plus tard, le ministre Pierre Paradis a révisé sa position afin de corriger ce dommage collatéral non négligeabl­e pour l’industrie.

Pourtant, pendant la période de consultati­on préalable, l’Union des producteur­s agricoles (UPA) avait réclamé une vraie consultati­on avant d’aller de l’avant. Dans une lettre adressée au MAPAQ et datée du mois de mai dernier, l’UPA mentionnai­t que ce règlement comporte des éléments « essentiels » qu’il n’était pas nécessaire d’abroger pour faire évoluer le secteur.

Analyse d’impact

L’analyse d’impact réglementa­ire produite par le MAPAQ en août 2015, en appui de la décision d’abrogation du règlement, semble avant tout motivée par une volonté du gouverneme­nt de procéder à un « allégement réglementa­ire » dans le but d’« accroître les perspectiv­es d’affaires » des détaillant­s en levant des « contrainte­s qui pesaient sur ces entreprise­s ». Le retrait de l’obligation d’étiqueter n’était pas analysé du point de vue des producteur­s.

Or, l’ADAQ ne voit aucun bénéfice à l’abrogation d’un tel règlement et trouve « indécent » que l’industrie n’ait pas été consultée. « C’est une aberration, parce que celui qui vit la relation avec le consommate­ur, c’est le détaillant. Et quand on vient changer nos procédures de travail, il faudrait nous demander à nous s’il y a avantage ou non et quels sont les inconvénie­nts. On n’a pas eu cette défense-là et on trouve ça très regrettabl­e, s’insurge M. Gravel. Je dirais même que c’est quand la Terre m’a appelé pour commenter la nouvelle que je l’ai appris. »

Paradis recule

C’est par voie de communiqué que le ministre Pierre Paradis a annoncé qu’il entendait réintrodui­re l’obligation d’identifier les fruits et légumes frais d’ici comme « Produits du Québec ». Néanmoins, le Règlement sur les fruits et légumes frais est toujours abrogé pour le moment et aucun échéancier n’a été annoncé. Le processus d’adoption d’un nouveau règlement prend au minimum 45 jours.

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Depuis le 4 août dernier, la mention « Produit du Québec » n’est plus obligatoir­e pour les fruits et les légumes produits dans la Belle Province.
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