La Face cachée de la pomme se protège de ses créanciers
« Dans le cas de La Face cachée de la pomme, son bilan prouve qu’elle génère des liquidités. Par contre, elle est incapable de répondre à ses obligations au fur et à mesure de leur échéance. C’est une question de cash flow », explique le syndic responsable du dossier chez Raymond Chabot, Emmanuel Phaneuf. C’est 5,3 M$ que La Face cachée de la pomme doit à ses créanciers. Le 12 juillet dernier, l’entreprise cidricole a déposé un avis d’intention de leur faire une proposition.
Négociations
« Nous sommes actuellement en discussion avec des partenaires, des investisseurs et des acheteurs potentiels. On espère trouver quelque chose qui va faire notre affaire », dit M. Phaneuf. Aux yeux de la loi, poursuit-il, une personne morale devient insolvable lorsque l’entreprise manque, entre autres, de liquidités, comme dans le cas présent. L’exploitation a 30 jours, à partir du dépôt de l’avis du 12 juillet, pour établir un plan de match et faire une proposition à ses 99 créanciers. Sur les 5,3 M$, l’entreprise doit 2,6 M$ à ses 11 créanciers garantis, notamment la Banque Nationale (1,3 M$), Investissement Québec (619 000 $) et Financement agricole Canada (98 000 $). « Les créanciers ont été informés de l’émission de l’avis, mais tant et aussi longtemps qu’on ne recevra pas d’autres nouvelles, on ne peut pas savoir de quoi il en retourne. Pour le moment, il n’y a pas grandchose à dire. On est un créancier parmi d’autres », explique la porte-parole d’Investissement Québec, Marie-Ève Savard.
« Cependant, on a un plan B. On est censés avoir des offres et dépendamment de la manifestation d’intérêt que l’on pourrait recevoir, on va prendre une décision », ajoute M. Phaneuf. Si la proposition est acceptée par les créanciers, un plan de restructuration sera mis en place. Si, après maintes négociations, elle est refusée, ce sera la faillite. Mais le syndic est clair : le but est de redresser l’entreprise. « Si on peut faire une vente, si on peut faire une transaction, établir un nouveau partenariat, l’objectif dans tous les cas est de sauver la business, parce que je pense qu’il y a une réelle business à La Face cachée de la pomme. Dans ce dossier-là, il y a une certaine rentabilité, qui n’est pas suffisante, mais il y en a une quand même. Maintenant, quel sera le mécanisme approprié aujourd’hui? Je ne saurais le dire. » L’entreprise avait jusqu’au 11 août pour faire une proposition à ses créanciers. Cette étape a été prolongée de 45 jours, soit jusqu’au 25 septembre.