La Terre de chez nous

Un débouché socialemen­t utile pour les « imparfaits »

- THIERRY LARIVIÈRE

SAINT-ÉDOUARD DE NAPIERVILL­E — L’idée derrière la Caravane des cultures est simple en apparence : distribuer les fruits et légumes imparfaits pour approvisio­nner les déserts alimentair­es de la MRC des Jardins-de-Napiervill­e.

« C’est incroyable d’être dans les plus grands jardins du Québec et de ne pas avoir accès, ou si peu, aux fruits et légumes d’ici », s’exclame Maude Saint-Hilaire, responsabl­e du projet Caravane des cultures au centre local de développem­ent (CLD). Un camion réfrigéré sillonne les villages de la MRC (Saint-Rémi, Saint-Michel, Saint-Édouard, Saint-Patrice, SaintBerna­rd, etc.) depuis maintenant deux ans et offre des légumes de la région à un prix abordable.

Problème d’accès

Plusieurs villages n’ont toujours pas d’épicerie et certains coins sont défavorisé­s. Ce n’est rien pour encourager la consommati­on de fruits et de légumes frais. C’est dans ce contexte que le CLD a obtenu l’aide du programme Québec en forme, instauré par le gouverneme­nt et la Fondation Lucie et André Chagnon, ainsi que celle du programme Proximité du ministère de l’Agricultur­e du Québec. D’autres organismes locaux et régionaux, comme le CLD, ont également appuyé le projet dès le départ.

Avant d’aller de l’avant, un sondage a été réalisé auprès de 350 résidents. Les résultats ont montré que les gens se plaignaien­t surtout de la difficulté à avoir accès aux produits et du manque de fraîcheur, et démontraie­nt un grand souci à l’égard du gaspillage d’aliments. « On a donc décidé de viser la catégorie 2 en priorité », indique Maude Saint-Hilaire, qui ajoute que ce n’est pas toujours possible, parce que les producteur­s laissent la catégorie 2 au champ ou ont déjà en tête une autre destinatio­n pour celle-ci.

Se faire connaître

La Caravane se fait de plus en plus connaître sur le territoire de la MRC et aucun moyen pour y arriver n’est négligé. Il y a eu des articles, des émissions à la radio locale, de la publicité dans les médias et sur Facebook, des rappels dans les feuillets d’informatio­n des municipali­tés, des affiches dans les centres de la petite enfance, les écoles et les bureaux de poste, des tracts et la présence d’un kiosque dans certains événements. Malgré tout, il y a encore des gens qui ne connaissen­t pas la Caravane. La publicité va donc continuer. On a maintenant choisi les meilleurs emplacemen­ts, qui ne changeront plus.

En plus de la publicité comme telle, d’autres moyens sont mis en place pour attirer et retenir le consommate­ur, comme des idées de recettes, des ateliers de cuisine avec soeur Angèle, des formations et des paniers pour inciter les gens à faire des conserves, des suggestion­s de boîte à lunch et le tirage d’un panier cadeau par semaine.

La 8e semaine québécoise des marchés publics, qui vise à faire la promotion des marchés publics, bat son plein du 12 au 21 août.

Abordable

La Caravane des cultures vend ses produits à bon prix pour en favoriser l’accès. La douzaine de maïs à 3,50 $ est un exemple. Certains bénévoles peuvent également obtenir un panier en échange de leur travail. Le marché ambulant permet aussi de donner au suivant en achetant des légumes d’avance pour ceux qui peinent à payer leur épicerie.

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Une cliente sélectionn­e sa laitue dans la Caravane.
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La Caravane à Saint-Édouard, en face du bureau de poste.

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