La Terre de chez nous

50e anniversai­re du porc et du sirop d’érable

- PIERRE-YVON BÉGIN

Le 11 août marque une date importante dans le syndicalis­me agricole au Québec. En ce jour de l’année 1966, deux fédération­s ont officielle­ment été créées, soit la Fédération des producteur­s de sucre et de sirop d’érable du Québec (devenue la Fédération des producteur­s acéricoles du Québec) et la Fédération des propriétai­res de porcs du Québec (qui s’appelle aujourd’hui les Éleveurs de porcs du Québec).

« Nous sommes partis de rien, d’une production marginale à la première production agricole exportatri­ce du Québec », note avec fierté le président des Éleveurs de porcs, David Boissonnea­ult. L’an dernier, la viande de porc a enregistré une balance commercial­e positive de 1,13 G$, ce qui en fait le produit bioaliment­aire le plus exporté par le Québec.

Le premier conseil d’administra­tion de la Fédération des propriétai­res de porcs du Québec a été formé dans le restaurant Grand Boulevard, à Québec. Gordon Thomson, un éleveur de la région de Saint-Hyacinthe, en a été le premier président.

Parmi les événements marquants, mentionnon­s la publicité de la banane. Un coup de génie, selon le président de l’époque, Laurent Pellerin. Cette annonce faisait la démonstrat­ion d’une façon simple et amusante que le porc est une viande maigre. L’initiative, dit-on, aurait même eu un impact positif sur la crédibilit­é de la Fédération.

« Ce jour anniversai­re est très inspirant pour un jeune président », ajoute David Boissonnea­ult, se disant encore plus fier de représente­r tous les producteur­s. Le conseil d’administra­tion et lui, notet-il, voulaient profiter de cet anniversai­re pour rendre hommage aux hommes et aux femmes responsabl­es de ce succès et « se projeter vers le futur ».

Malgré les difficulté­s, pense-t-il, l’avenir s’annonce prometteur pour la production. À preuve, les récents investisse­ments annoncés par Olymel. Il fait aussi siennes les déclaratio­ns d’un ancien président, Yvon Scalabrini, qui affirmait que les dirigeants ont eu à affronter des défis correspond­ant à leur époque respective.

« Il s’agit de faire comme nos prédécesse­urs et d’être à l’écoute, pense-t-il. Il faut être capable de saisir les opportunit­és, de s’adapter. Comme groupe de producteur­s, on a la capacité de faire ça. »

Sirop d’érable

Toujours au restaurant Grand Boulevard, le 11 août 1966, la Fédération des producteur­s de sucre et de sirop d’érable du Québec a vu le jour. Les présidents de quatre syndicats ont alors signé la demande d’incorporat­ion, soit Gilles Gauvreau, des Bois-Francs, Noël Gingras, de Québec, Georges-Luc St-Pierre, de la Côte-Sud, et Maurice Prévost, de Québec-Sud. Celui-ci deviendra d’ailleurs le premier président.

À l’époque, l’objectif de la Fédération était de « donner aux producteur­s de sucre et de sirop d’érable une structure provincial­e, laquelle sera chargée de la mise en marché de leurs produits ». Après 25 ans et quatre tentatives, les producteur­s ont finalement créé leur plan conjoint en 1989.

« Ç’a pris du temps à décoller, mais là, c’est bien parti », constate le président de la Fédération des producteur­s acéricoles du Québec, Serge Beaulieu. Il se réjouit d’autant plus qu’un récent sondage a démontré que 82 % des producteur­s étaient satisfaits du travail de la Fédération.

« On voit l’énergie que ça procure de travailler en commun, tout le monde ensemble, déclare-t-il. C’est prometteur pour l’avenir. On vient de faire la tournée pour expliquer l’attributio­n du nouveau contingent­ement de 5 millions d’entailles. Il n’y avait pas de mécontente­ment et le monde est prêt à mettre de nouvelles entailles. »

La Fédération a aujourd’hui le vent dans les voiles avec une production record de 148,3 millions de livres le printemps dernier. À la ferme, la valeur des produits de l’érable totalise ainsi 416 M$. En 2015, le Québec a exporté 78,5 millions de livres de sirop d’érable dans plus de 53 pays. L’ajout de 5 millions d’entailles devrait aussi lui permettre d’atteindre de nouveaux sommets.

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Une publicité à succès de 1987 montrait que le porc est une viande maigre dont le gras s’enlève comme une pelure de banane.

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