Les expositions, « une maladie grave »
Celui que certains appellent « la légende », Gaétan Tourigny, de Saint-Christophe d’Arthabaska, se promène d’exposition en exposition avec ses rasoirs et son séchoir pour refaire une beauté aux « dames ». Cet ancien producteur laitier a commencé à faire parader les animaux à l’âge de 14 ans, avec son père. « C’est là que je suis tombé malade. Même après avoir vendu mes vaches, je n’ai jamais guéri de ma maladie des expositions. Je continue à préparer les vaches », dit-il, visiblement heureux.
Le travail de M. Tourigny commence l’hiver lorsqu’il rencontre les producteurs pour évaluer les meilleurs sujets à présenter au jury des expositions. « À la base, il faut un bon animal; autrement, il n’y a pas de miracle », atteste-t-il.
Ensuite, tout le savoir-faire d’un bon clipper consiste à faire ressortir les points forts de la vache tout en masquant ses faiblesses. « Il faut différentes lames selon la couleur du poil. Un poil rouge, tu peux raser ça jusqu’à la peau. Un poil blanc, non; autrement, ça ressort jaunâtre. Tu rases certains endroits de plus près, comme les côtes, pour mettre en évidence le caractère laitier de la bête », livre M. Tourigny au journaliste un peu trop curieux à son goût. L’ancien producteur finit par avouer qu’il saupoudre le dos de la vache d’un peu de « poudre magique », aspergée de fixatif. Il prend ensuite son séchoir et aligne les poils afin de donner l’illusion d’un dos parfaitement égal. Dans ses termes, il met « madame en robe de noces »!