Survol des récoltes des principaux pays exportateurs
La mi-août est un bon moment pour faire le point sur les récoltes des principaux pays exportateurs. Le battage des cultures de soya et de maïs de l’hémisphère Sud est terminé depuis un certain temps, quoique la récolte du maïs argentin ait pris beaucoup de retard cette année et n’était pas finie au moment d’écrire cet article. Le battage des céréales d’automne est terminé ou en voie de l’être dans l’hémisphère Nord.
Le Brésil a eu une autre récolte record de soya de 96,5 millions de tonnes (Mt), mais la production de maïs est en baisse de 18 % en raison du manque de pluie pour la deuxième récolte, appelée safrinha. En Argentine, les pluies excessives ont réduit le potentiel de production de la fève de soya et retardé le battage. Malgré cela, la récolte a atteint un très bon niveau de 56,5 Mt. La production de maïs argentin devrait atteindre le niveau élevé de l’année précédente, soit 28 Mt.
Les rendements du blé d’automne sont très bons aux États-Unis et excellents en Ontario, qui a probablement connu une récolte record. Au Québec, tous les indices concordent pour tracer un portrait très favorable des rendements du blé d’automne. Sans être mauvaises, les perspectives ne sont pas aussi positives pour le blé de printemps.
La production de blé est médiocre en France en raison des pluies diluviennes qui ont sévi tout au long du printemps. Par contre, les perspectives sont bonnes en Allemagne et excellentes en Europe de l’Est. La production de blé est abondante en Russie – elle pourrait atteindre 70 Mt – et elle est finalement bonne en Ukraine malgré des semis faits dans des conditions désastreuses l’automne passé, le pays ayant bénéficié d’un hiver très doux et de bonnes pluies au printemps.
Pour ce qui est du maïs et du soya, les perspectives sont très bonnes aux États-Unis : si la météo continue de coopérer, les Américains auront des récoltes records de maïs et de soya. Les perspectives ne sont pas aussi bonnes au Québec, où les rendements devraient être moyens, et elles sont carrément mauvaises en Ontario en raison du manque de pluie tout au long de la saison sur une grande partie du territoire agricole. Le rapport de Statistique Canada du 23 août nous donnera les perspectives des grandes cultures.
En Australie, les céréales d’automne sont en très bonne condition, mais il est trop tôt pour tirer des conclusions, les rendements étant déterminés par les précipitations en septembre et octobre.
En conclusion, malgré le fait que la planète ait connu un phénomène El Niño particulièrement sévère en automne et en hiver, on se dirige vers une production mondiale abondante pour les trois principaux grains, ce qui n’est pas de bon augure pour les prix.