La Terre de chez nous

Ghislaine Fortin-Marois règle son différend

- PIERRE-YVON BÉGIN

Figure de proue chez les contestata­ires dans le sirop d’érable, Ghislaine Fortin-Marois a finalement réglé ses comptes avec la Fédération des producteur­s acéricoles du Québec.

La productric­e de Sainte-Clotilde-de-Beauce et son mari Gilles Marois ont été condamnés en avril 2014 par la Cour supérieure à payer une somme de 348 578,35 $ à la Fédération. En début d’année, la Cour d’appel confirmait le jugement, ce qui vient conclure une véritable saga judiciaire.

Visé par de nombreux recours devant la Régie des marchés agricoles et alimentair­es du Québec, le couple d’acériculte­urs a tenté de vendre son érablière en 2011. La transactio­n n’a jamais eu lieu. Les acheteurs se disaient alors prêts à régularise­r la situation de l’exploitati­on et à payer les cotisation­s et pénalités encourues au fil des ans. Des ventes de sirop d’érable ont notamment été effectuées par le couple Marois en dehors du plan conjoint à une entreprise du Nouveau-Brunswick.

Les détails et les montants du règlement intervenu entre la Fédération et l’Érablière G.F. Marois n’ont pas été dévoilés. Rejointe par la Terre, Ghislaine Fortin-Marois s’est refusée à tout commentair­e.

« Elle n’avait pas le choix. C’était ça ou elle donnait les clés de son érablière », a réagi Steve Côté, un autre acériculte­ur ayant des démêlés avec la Fédération. Celui-ci se dit en « stand-by », ignorant s’il imitera sa collègue en entreprena­nt des négociatio­ns afin de régularise­r sa situation. La semaine dernière, l’acériculte­ur de Sawyervill­e en Estrie s’est également adressé à la Cour d’appel pour contester un jugement de la Cour supérieure lui ordonnant de payer 421 000 $ à la Fédération.

Il pourrait aussi faire cause commune avec une autre productric­e de Sainte-Clotilde-de-Beauce, Angèle Grenier, qui a exprimé son intention de porter son litige à l’attention de la Cour suprême. Elle vient d’ailleurs de lancer une campagne de financemen­t sur les médiaux sociaux afin de recueillir 50 000 $, disant avoir déjà dépensé 100 000 $ en frais de cour.

En juillet dernier, la productric­e a également été déboutée en Cour d’appel. Ce tribunal a confirmé qu’elle doit se soumettre aux règles de la mise en marché collective afin de vendre son sirop d’érable à l’extérieur du Québec. Ce jugement sera déterminan­t pour une cinquantai­ne d’autres dossiers similaires. La productric­e a jusqu’au 1er octobre prochain pour déposer un ultime recours devant le plus haut tribunal du pays.

Incidemmen­t, Roland Champagne, de l’Érablière La Grande Coulée 1998 inc., pourrait aussi se joindre à ce recours. Notons que la Cour d’appel a rejeté sa requête en même temps que celle d’Angèle Grenier.

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En mars dernier, à Drummondvi­lle, Ghislaine FortinMaro­is et Steve Côté étaient des auditeurs attentifs aux audiences de la Régie des marchés agricoles et alimentair­es du Québec relativeme­nt à la demande d’ajout d’entailles.

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