La production de camerises se développe
SAINTE-CÉCILE-DE-MILTON — La famille Gosselin a appris à ses dépens que les oiseaux étaient aussi friands de ses camerises que les cueilleurs. Personne n’avait attiré l’attention des propriétaires de l’entreprise Les Petits Fruits du Clocher, Manuel et Erica, sur ce facteur lorsqu’ils ont décidé de quitter leur emploi respectif pour se consacrer à la culture de camerises. Une production qui se fait encore par essais et erreurs.
Oiseaux gourmands
La première année, les producteurs n’ont pas installé de filets protecteurs sur leurs plants. « Les camerises ont commencé à devenir bleues et on a entamé la récolte. Les oiseaux, surtout les jaseurs des cèdres, sont arrivés et on n’a même pas pu récolter le tiers des plants. » Des filets spécialement conçus pour protéger les camerises ont été installés cette année, ce qui oblige les producteurs à organiser méticuleusement la cueillette : « On va découvrir quatre, cinq plants à la fois et demander aux gens de cueillir tous les fruits d’un plant avant de passer au suivant, et malgré ça, les oiseaux attendent trois plants plus loin », affirme Manuel.
Le numéro un provincial
Le producteur a comme principal objectif de devenir le numéro un de l’autocueillette de camerises au Québec. « On écoule notre production le plus possible dans l’autocueillette, un petit peu dans des produits transformés et tout le reste est trié, congelé et mis en pochettes pour les magasins Avril de la province. » Même si ses 11 000 plants n’en sont qu’à 10 % de la pleine production, Manuel Gosselin estime qu’il produira 5 000 livres cette année. Les volumes de surplus n’étant pas suffisants pour alimenter la chaîne de magasins Avril, qui ne cesse d’ouvrir de nouvelles succursales, M. Gosselin achète des camerises à d’autres producteurs de la région. Dans cinq ans, lorsque le verger aura atteint son plein potentiel, le volume produit sera multiplié par dix. « Quand on aura atteint notre vitesse de croisière et que les autres producteurs de la province seront aussi en pleine production, il faudra attaquer de plus gros marchés tant locaux qu’internationaux. »
Leader mondial
Le Québec pourrait devenir leader mondial en production de camerises, croit M. Gosselin, parce que le plant pousse mieux en conditions nordiques, que « les terres ne sont pas très chères ici » et qu’actuellement, les camerises ne sont cultivées nulle part ailleurs dans le monde. « On est des précurseurs », ajoute-t-il. D’autant plus que la camerise est le petit fruit fétiche des Japonais, mais que par manque d’espace, le pays est incapable d’en produire.